Correspondance Ronel Odatte
Hinche, 11 mars 2015 [AlterPresse] --- En réaction à la démolition de leurs maisons, plusieurs centaines de victimes sont descendues dans les rues de Hinche le mardi 10 mars 2015 pour réclamer le départ du commissaire du gouvernement près le parquet de Hinche, Michel Jean-René, du délégué départemental du Centre, Georges Garnier, et de son beau-frère, le chef de l’Etat, Michel Joseph Martelly.
La manifestation a démarré vers les 10 :00 à Rodhé 1 devant les ruines des centaines de bâtiments démolis sous les yeux des autorités judiciaires de la région.
Les manifestantes et manifestants ont traversé le pont Stenio Vincent pour entrer dans la ville de Hinche, munis des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : Aba (A bas) Georges Garnier, Aba (A bas) Michel Martelly, Aba (A bas) Michel Jean-Rene, Pa gen Jistis nan Ench (il n y a pas de justice à Hinche).
Puis elles/ils se sont rendus devant les locaux du complexe administratif de Hinche pour s’adresser directement au délégué départemental, Georges Garnier, qui, selon eux, est responsable de la démolition de leurs maisons.
« Nous exigeons le départ de Georges Garnier. Nous demandons à l’Etat de nous procurer un logement, et si rien n’est fait, Hinche sera bloquée », menacent-ils.
Les agents de la police nationale étaient mobilisés et tout s’est passé sans incident.
Jacquelin Casimir, l’un des organisateurs du mouvement lance un appel aux organisations internationales des droits de l’homme, aux associations de la société civile et à tous les citoyennes et citoyens, pour qu’ils se rallient à la cause des manifestants.
« On a démoli nos maisons et rien ne peut justifier ce comportement », déplore t-il.
Les manifestantes et manifestants ont fait le tour de la ville avant de mettre un terme à leur activité.
Environ 500 personnes dont des enfants dorment à la belle étoile
Les opérations de démolition à Rodhe 1 ont débuté le jeudi 5 mars sous l’ordre d’autorités judiciaires accompagnées de policiers en cagoule.
Des églises, un centre de santé communautaire, des établissements scolaires, des petites boutiques, des maisons privées, tous ont été démolis en moins de deux jours.
Cette portion de terre sur laquelle vivaient des milliers d’habitantes et habitants est un objet de discorde entre le délégué départemental du Centre Georges Garnier et le sculpteur Jacquelin Casimir.
Casimir et Garnier, tous deux se réclament propriétaires légitimes de ces terres qui s’étendent sur une superficie de 15 hectares.
Après une bataille judiciaire sans merci, Garnier aurait obtenu gain de cause de la cour de cassation.
Les familles, pour la plupart possédant des titres de propriété, sont à la rue. [ro kit gp apr 11/03/2015 9 :55]