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Haïti-Politique : L’ex-senateur Jean Charles Moise n’écarte plus la possibilité d’aller aux élections

P au-P, 11 mars 2015 [AlterPresse] --- L’ex-sénateur du Nord, Jean Charles Moise, affirme qu’il n’écarte pas la possibilité de prendre part aux élections, tout en indiquant qu’il est trop tôt pour divulguer ses stratégies, lors d’une rencontre avec la presse le mardi 10 mars, à Delmas 33 (périphérie Nord de la capitale).

Cette déclaration, toute en nuance, vient adoucir, dans un contexte de branle-bas pré-électoral, une position jusqu’ici irréductiblement fixée sur le départ du chef de l’Etat Michel Martelly et l’installation d’un gouvernement de transition.

Jean Charles Moise signale que les prochaines élections législatives, municipales et locales ne pourraient être organisées dans le pays sans la participation de sa plateforme politique Pitit Dessalines.

« Si l’on se rend aux élections dans ces conditions, il y a de forte chance que l’on ne gagne pas. Ce qui nous intéresse, c’est le parlement. [Or] Près de 57 ex-députés ont déjà des Bureaux électoraux Communaux (Bec) et les Bureaux électoraux départementaux (Bed) entre leurs mains. En plus il y a l’insécurité généralisée dans le pays. Il n’est pas possible de se rendre aux élections dans ces conditions », affirme l’ex-sénateur du Nord Jean Charles Moise.

L’ancien sénateur se dit toujours engagé dans la mobilisation pour renverser le président Michel Martelly, mais qu’il travaille pour qu’il y ait « une révolution pacifique dans le pays ».

La mobilisation anti-Martelly se poursuit la semaine prochaine, annonce-t-il.

Moise a également parlé de la question des produits pétroliers qui suscite des mécontentements. Il vient d’ailleurs de participer au forum de l’Amérique Latine, des Caraïbes, et de l’Amérique du Sud, tenue les mercredi 4 et jeudi 5 mars 2015 à Trinidad.

« Dans le cas où Nicolas Maduro perd le pouvoir au Venezuela, Haïti ne pourra plus bénéficier du programme de Pétrocaribe », craint Jean Charles Moise, appelant le premier ministre Evans Paul à se pencher sur le remboursement de la dette pétrolière.

Selon les derniers chiffres rendus publics fin 2014, le pays doit un peu plus d’un milliard de dollars au Venezuela.

« Il (Maduro) lance un appel à tous les pays qui ont une dette envers le Venezuela, comme Haïti, la République Dominicaine, la Jamaïque et autres. Si ces pays payent la moitié de leur dette, le Venezuela annulera l’autre moitié », argue Jean Charles Moise, qui se fait porte-parole.

Pour lui, Pétrocaribe est « sur le point de s’effondrer ».

« L’Etat haïtien n’a pas d’argent. Au cours de la semaine dernière, il avait des difficultés pour payer le pétrole. L’Etat haïtien doit se préparer face à un éventuel refus du Venezuela de lui vendre le pétrole à des prix préférentiels », prévient l’ancien élu du Nord. [jep kit gp apr 11/03/2015 10 :30]