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Haïti-Rép. Dom. : Le Collectif du 4 décembre fait des exigences au gouvernement

P-au-P, 10 mars 2015 [AlterPresse] --- Le Collectif du 4 décembre rappelle « ses exigences » au gouvernement à propos du dossier haitiano-dominicain, dans une lettre adressée au ministère des affaires étrangères haïtien, une semaine après la marche du 25 février 2015 organisée contre la xénophobie et l’anti-haïtiannisme en République Dominicaine.

Dans cette lettre datée du 5 mars 2015, il est aussi sollicité l’accompagnement du ministère dans des initiatives qu,i selon le Collectif, visent « la promotion de la production nationale et la défense de nos compatriotes victimes de la xénophobie (...) notamment en République Dominicaine ».

Depuis la marche du 25 février 2015 pour dire « non à la barbarie, non à la haine, respect et paix sur l’île », suite à l’assassinat à Santiago de l’Haïtien Harry Claude Jean, puis la violation des locaux du consulat général de la République Dominicaine en Haïti, la tension est montée d’un cran entre les deux républiques de l’Ile d’Haïti.

Les services consulaires de la République dominicaine en Haïti sont fermés depuis lors et le personnel diplomatique rappelé.

Le Collectif, dans sa correspondance, exige du gouvernement haïtien de demander à l’Etat dominicain de « poursuivre, d’appréhender et de juger » les coupables de meurtres ou d’actes attentatoires à la vie d’immigrants haïtiens sur ce territoire.

Sur les réseaux sociaux, circulent plusieurs clips vidéos montrant des Dominicains maltraitant des Haïtiens. L’un de ces clips vidéos met en exergue la flagellation publique d’un ressortissant haïtien, attaché à un pylône électrique.

« La révision des contrats adjugés aux compagnies dominicaines » et « le transfert des dits contrats à des sociétés haïtiennes compétentes ; aider les importateurs de produits dominicains à repenser, à diversifier leurs sources d’approvisionnement et à envisager leurs commandes à partir d’autres pays qui respectent les droits de l’homme » sont parmi les exigences du collectif.

Une grande partie des places publiques, des infrastructures routières est construite par des firmes dominicaines appartenant notamment au sénateur Felix Bautista, actuellement aux prises avec la justice de son pays dans une affaire de corruption et de blanchiment.

Le Collectif du 4 décembre invite le gouvernement à se préparer à « accueillir bientôt » des compatriotes qui vont être rapatriés s’ils ne sont pas en règle d’ici l’expiration du Programme national de régularisation (Pnre) des étrangers (en RD) en juin 2015.

Lors de son discours sur l’état de la nation, le 27 février 2015, le président dominicain Danilo Médina a indiqué qu’il n’y aura pas de prolongation du Pnre.

Le 06 mars 2015 le président haïtien, Michel Joseph Martelly a appelé les autorités dominicaines à choisir une meilleure méthode de déportation des compatriotes haïtiens.

Un député d’extrême droite dominicain, Vinicio Castillo Seman (Force nationale progressiste) interprète cependant les déclarations de Martelly comme participant à une campagne raciste contre la République dominicaine, aux fins de redorer son blason politique terni en Haïti.

Au 45ème sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du système d’intégration de l’Amérique centrale, prévue au Guatemala les 11 et 12 mars, la possibilité de discussions entre les deux Etats est sur le tapis. Le ministre des affaires étrangères d’Haïti et le président dominicain participent à ce sommet. [apr 10/03/2015 13 :40]