Communique de Nap Sove Ayiti (NAPSA)
Soumis a AlterPresse le 6 mars 2015
Nous, le directoire général et les différents comités nationaux de NAPSA, déplorons que les gouvernements haïtien et dominicain soient en train de laisser se détériorer les relations existant entre eux et entre les deux peuples. Cette récente dégradation des liens binationaux est due, entre autres facteurs, à une mauvaise gestion, des deux côtés de l’île, des conséquences de l’acte crapuleux du meurtre de l’Haïtien Jean Claude Harry suivi de l’exposition publique de son cadavre sur une place publique à Santiago en date du 11 février 2015. Les circonstances de ce crime doivent être clarifiées, les auteurs punis et la famille de la victime réparée.
De même, face à la pratique devenue coutumière de déchirer ou de brûler le drapeau national de l’un et de l’autre pays, NAPSA rappelle aux deux peuples que toute tentative de rejet d’un peuple par la profanation des symboles qui le représentent est d’abord un acte d’autodénigrement personnel ou collectif de l’agresseur ou du groupe en question.
NAPSA rappelle également aux deux Etats qu’il est de leur devoir fondamental de protéger indistinctement tous les étrangers se trouvant sur leur territoire. En vertu des articles 22, 29 et 30 de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques (1961), il est fait obligation aux Etats accréditaires d’assurer formellement l’inviolabilité des locaux et la sécurité des membres du personnel diplomatique de tous les États accréditants. Il est donc inadmissible que d’un côté comme de l’autre, la sécurité des biens, des locaux privés et publics et des vies des fonctionnaires ne puisse être convenablement garantie.
NAPSA demande donc aux deux États de prendre rapidement des mesures visant à empêcher une si abusive publication, dans la presse et sur les réseaux sociaux, des photos et des vidéos qui avilissent les deux peuples et qui incitent à la haine et à la violence. NAPSA dénonce les images montrées qui sont souvent des photographies ou des films ne relevant pas du contexte actuel ou tout simplement du contexte haïtiano-dominicain proprement dit.
NAPSA rappelle également aux agresseurs haïtiens et dominicains que des attentats ou des crimes commis contre des Dominicains en Haïti ou des Haïtiens en République dominicaine ne font qu’alimenter un double esprit de vengeance et mettent ainsi en danger la vie de tous les Haïtiens et de tous les Dominicains se trouvant comme étrangers sur l’un de ces deux territoires voisins.
Nous ne pouvons plus accepter que la situation continue à se détériorer. NAPSA appelle les deux gouvernements et les deux peuples au calme, à la raison et surtout à la coopération binationale pour que le nombre de martyrs de cette inutile querelle ne continue d’augmenter.
Aucun des deux peuples ne profite de tels misérables spectacles en plein XXIème siècle. Aucun des deux peuples n’en sortira plus grand et plus prospère. Les appels à la rupture des relations diplomatiques et des liens sociaux et commerciaux sont puérils, dénués de sens de responsabilité et marqués surtout de l’ignorance des vrais enjeux des relations haïtiano-dominicaines.
Le fait que les deux peuples sont conviés, comme résultante de leur histoire, à la cohabitation n’est ni une regrettable fatalité géographique ni un simple cliché politique, mais plutôt une réalité, une richesse et une opportunité à partager.
La fin du Programme National de Régularisation (PNRE) s’approche. D’un coté, ledit programme avait démarré avec de grandes failles. De l’autre, le gouvernement haïtien s’est révélé irresponsable quand il s’agit de doter ses ressortissants de documents d’identité. Il s’ensuit que de mauvais jours s’annoncent pour des centaines de milliers de migrants haïtiens en République dominicaine et des dominicaines et dominicains d’origine haïtienne. Les agitations actuelles ne doivent pas servir de distraction au détriment d’une entente conjointe et d’une solution préventive à cette crise annoncée. Il est encore temps de se ressaisir. Gouverner c’est conquérir le bien-être pour toutes et pour tous !
Pour le directoire de NAPSA
Joseph Harold PIERRE, Coordonnateur général. Résident en République Dominicaine
Smith AUGUSTIN, Secrétaire technique. Résident au Canada
Wooldy Edson LOUIDOR, Responsable de communications. Résident en Colombie
Gulin BONHOMME, Responsable de projets. Haïti
Fadjah DURANDISSE, Trésorière. Résidente en République Dominicaine