Español English French Kwéyol

Haïti-Politique : Le gouvernement toujours dans le collimateur de l’opposition

P-au-P, 06 mars 2015 [AlterPresse] --- Les opposants politiques au pouvoir ont manifesté une nouvelle fois dans la capitale haïtienne le jeudi 5 mars sans aucun incident avec les mêmes revendications : la démission de l’équipe gouvernementale et la réduction des prix des produits pétroliers particulièrement.

Les manifestants, plusieurs centaines, ont surtout pointé le chef de l’État, Michel Martelly, dans leurs dénonciations.

Pour eux, c’est un « Martelly sans conscience, criminel et jouisseur » qui dirige et « tue le peuple ».

Ils ont repris la mélodie et le refrain de la méringue carnavalesque 2015 du groupe Boukman Eksperyans, en ajoutant leurs propres mots pour dénoncer les dérives gouvernementales.

« Ou dòmi, ou bwè dlo, epi w ap touye pèp la ( Vous dormez, buvez de l’eau et vous tuez le peuple) », ont chanté les manifestants.

Oxygène David, du Mouvement de liberté et d’égalité des Haïtiens pour la fraternité (Moleghaf), estime qu’ « il est clair que la mobilisation doit continuer ».

Il souhaite comme unique alternative, une insurrection, un soulèvement populaire, où la population envahirait les institutions publiques.

Le départ d u gouvernement (Michel) Martelly/ (Evans) Paul et la réduction des prix des produits pétroliers de 100 gourdes au regard de leurs prix sur le marché international restent les principales revendications.

L’affaire de l’Étudiant Chedler Guilloux a été évoquée. Mais ce dernier a été libéré au moment où la manifestation se déroulait.

La question du respect des droits des Haïtiens violés en République dominicaine a été également soulevée.

Les protestataires expliquent les actes de violence contre les Haïtiens en République voisine par l’incapacité des autorités nationales.

Les manifestants ont aussi accusé les autorités de ne pas vouloir organiser des élections dans le but de (continuer) à « sucer les mamelles » de l’Etat, jouir de ses ressources.

L’Organisation du peuple en lutte (Opl), qui se réclame d’une opposition modérée, est aussi accusée de vouloir profiter de la situation actuelle.

Cette critique arrive après les allégations du coordonnateur national de l’Opl, Sauveur Pierre Étienne qui a laissé comprendre que la mort de Oriel Jean, ancien chef de sécurité du président Jean Bertrand Aristide, abattu par balles le lundi 2 mars dernier, est liée à l’affaire Jean Léopold Dominique.

Un dossier qui met dans le collimateur de la justice des personnalités du Parti Lavalas, or une forte majorité des manifestants sont de tendance lavalassienne.

Ces derniers n’ont pas pu se rendre devant le palais présidentiel comme prévu.

Des agents de la Police nationale d’Haiti (Pnh) leur ont barré la route dans l’aire du Champs de Mars, aux abords de la Faculté d’Ethnologie (Fe).

Ils se donnent rendez-vous dans 2 jours pour une nouvelle journée de protestation, soit le samedi 7 mars. [srh kit gp apr 06/3/2015 16 :10]