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Haïti-Politique : L’étudiant Chedler Guilloux libéré, mais l’ordonnance du juge d’instruction n’est pas encore rendue

P-au-P, 5 mars 2015 [AlterPresse] --- L’étudiant Chedler Guilloux, arrêté le 23 février 2015 et incarcéré à la Prison civile de la Croix-des-Bouquets sur ordre du Parquet de Port-au-Prince, vient d’être libéré, ce jeudi 5 mars 2015, après son audition au cabinet d’instruction du Palais de justice de Port-au-Prince, apprend AlterPresse.

L’étudiant, diplômé en philosophie à l’École normale supérieure (Ens) et étudiant en Master II en Sciences humaines, a été sévèrement battu au moment de son arrestation et ses dreads ont été coupés en prison.

Il est accusé d’avoir incendié un bus appartenant à la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Csc/ca), en marge d’une journée de protestation étudiante pour la réduction des prix des produits pétroliers dans le pays.

Lors de l’audition, plusieurs étudiants sont venus manifester leur solidarité devant le parquet.

Après sa libération, Guilloux doit maintenant se rendre à l’hôpital pour recevoir les soins que nécessite son cas, informe André Michel, son avocat, à AlterPresse.

Une enquête pénale est toujours en cours pour faire la lumière sur ce dossier, indique l’avocat indiquant que le juge d’instruction n’a pas encore rendu son ordonnance de clôture.

Toutefois, la charge retenue contre Guilloux ne tient pas, précise t-il.

Justice et réparation pour Chedler Guilloux

Accompagnés de leur camarade libéré, les étudiants ont manifesté ce 5 mars leur contentement.

La lutte va continuer pour demander, entre autres, justice et réparation pour Chedler Guilloux, lâche un étudiant, l’air joyeux, au cours de la manifestation.

L’Office de la protection du citoyen (Opc) appelle les autorités de la Police nationale d’Haiti (Pnh) ainsi que celles de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Csc/ca) à prendre des sanctions administratives et pénales contre les auteurs, coupables de violations de droits humains contre l’étudiant.

Traduire en justice les agents qui l’ont battu et humilié est une question envisageable après discussion avec la victime, fait savoir André Michel.

Pour leur part, les étudiants entendent continuer leur mouvement pour exiger la baisse des produits pétroliers sur le marché national. [emb kit gp apr 5/3/2015 14 : 20]