Correspondance Exalus Mergenat
Gonaïves, 9 mars 2015 [AlterPresse] --- A l’appel du Consortium des étudiantes et étudiants de l’Artibonite (Cea), des centaines de membres de la société civile aux Gonaives ont marché pacifiquement, la semaine dernière , contre les traitements xénophobes et racistes infligés aux compatriotes haïtiens en République Dominicaine, observe l’agence en ligne AlterPresse.
Partie de la faculté de droit et des sciences économiques des Gonaïves, cette marche pacifique, qui a eu lieu le 4 mars, a parcouru plusieurs rues du chef-lieu de l’Artibonite.
Pancartes et fanions en mains, les manifestantes et manifestants ont lancé des propos hostiles aux Dominicains.
Par cette marche, les étudiantes et étudiants ont voulu aussi apporter leur solidarité aux familles haïtiennes endeuillées récemment par des crimes survenus en territoire voisin, a signalé le président du comité central de l’université publique de l’Artibonite aux Gonaives (Upag), Ricardo Séjour.
« Trop d’Haïtiennes et Haïtiens sont victimes de la barbarie dominicaine, il faut que cela cesse », s’insurge Ricardo Séjour, demandant aux autorités haïtiennes de redéfinir les relations d’Haïti avec la Republique dominicaine.
Arrivés devant le local de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) à Bienac (quartier situé au nord est du centre ville des Gonaives), les manifestantes et manifestants ont lancé un appel au Conseil de sécurité, lui demandant de prendre des mesures contre la République Dominicaine, qui, disent-ils, ne respecte pas la charte fondamentale des Nations Unies.
« Les Dominicains ne respectent pas le droit des migrants haïtiens », a dénoncé Gary Dupiton, professeur à la faculté de droits et des sciences économiques des Gonaives (Fdseg), qui a pris part à cette marche.
Gary Dupiton a dénoncé en même temps le silence du gouvernement haïtien sur la crise haitiano-dominicaine.
Pour sa part, l’ancien vice-délégué de l’arrondissement des Gonaives, Jacques Woubins Bordenave a affirmé que les actes racistes et discriminatoires dont sont victimes les compatriotes en territoire voisin, doivent interpeller la conscience des autorités haïtiennes sur l’urgente nécessité de prendre des mesures visant à améliorer les conditions de vie des Haïtiens, en vue de freiner leur migration massive vers la République voisine.
A l’instar de Gary Dupiton, Bordenave a condamné lui aussi le silence des autorités gouvernementales qui n’ont pas une position claire sur les actes xenophobes exacerbés contre les Haïtiens vivant en territoire voisin.
Justice et réparation pour nos frères victimes des actes xenophobes, Aba rasis, leta sispann laloz, sont parmi les slogans affichés à l’occasion de ce mouvement de protestation.
La marche pacifique des étudiantes et étudiants des Gonaives a abouti comme prévu devant le bureau de la délégation départementale de l’Artibonite. [em kit gp apr 09/03/2015 12 :25]
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