Español English French Kwéyol

Haïti-Droits Humains : L’Office de la protection du citoyen condamne les violences perpétrées sur l’étudiant Chedler Guilloux

P-au-P, 5 mars 2015 [AlterPresse] --- L’Office de la protection du citoyen (Opc) dénonce les violences commises sur l’étudiant Chedler Guilloux, diplômé en philosophie à l’École normale supérieure (Ens) et étudiant en Master II en Sciences humaines.

L’Opc s’est saisi formellement du dossier de l’étudiant, arrêté le 23 février 2015 et incarcéré à la Prison civile de la Croix-des-Bouquets aux ordres du Parquet de Port-au-Prince.

Des dispositions doivent être adoptées par les autorités judiciaires pour permettre à l’étudiant de recevoir en urgence des soins que nécessite son cas, exige l’Office.

Il appelle les autorités de la Police nationale d’Haiti (Pnh) ainsi que celles de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Csc/ca) à prendre des sanctions administratives et pénales contre les auteurs de ces violations de droits humains.

Une délégation de l’Opc s’est entretenue avec la victime, le mardi 3 mars 2015 dans le cadre d’une enquête préliminaire.

Au cours d’un entretien avec les enquêteurs de l’Opc, la victime a avoué avoir essuyé des bastonnades et des mauvais traitements de la part d’agents de sécurité de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif et de la Pnh, selon l’institution.

De tels actes constituent de graves violations flagrantes de l’article 25 de la Constitution de 1987, déplore l’Office.

« Toute rigueur ou contrainte qui n’est pas nécessaire pour appréhender une personne ou la maintenir en détention, toute pression morale ou brutalité physique, notamment pendant l’interrogatoire sont interdites », stipule l’article 25.

De plus, l’article 5 de la Convention américaine des droits humains à laquelle Haïti est partie consacre le droit de toute personne au respect de son intégrité physique, psychique et morale.

« Nul ne peut être soumis à la torture ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants », établit également cet instrument juridique.

Le Parquet de Port-au-Prince a déféré le dossier au Cabinet d’instruction pour les suites de droit et un juge d’instruction a été déjà désigné, rapporte l’Office.

L’Opc espère un traitement de cette affaire dans le délai de la loi, prenant en compte toutes les garanties judiciaires auxquelles l’étudiant a droit.

Guilloux a été accusé d’avoir incendié un bus appartenant à la Cour supérieure des comptes, en marge d’une journée de protestation étudiante pour la réduction des prix des produits pétroliers. [emb kit gp apr 5/03/2015 12 : 10]