Actualisé le 4 mars 2015
P-au-P, 03 mars 2015 [AlterPresse] --- Alors que le processus électoral est sur le point de commencer, avec la publication, le 2 mars 2015, du décret assurant un cadre légal aux opérations, des inquiétudes sont soulevées par rapport à l’insécurité grandissante.
Dans l’attente de chiffres pour dresser leurs bilans sur la situation d’insécurité dans le pays, des organisations, telles la Commission épiscopale nationale (catholique romaine) Justice et Paix (Ce/Jilap) et le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) estiment que les actes liés au banditisme ont augmenté au cours des dernières semaines dans la capitale haïtienne.
« Très conscient de ce qui se passe actuellement en matière de sécurité », le haut état-major de la Police nationale d’Haïti (Pnh) « multiplie les rencontres » pour trouver une solution, affirme le titulaire du Ministère de la communication, Rotchild François Junior, annonçant « des dispositions », lors d’une conférence de presse ce mardi 3 mars 2015 au bureau du premier ministre.
Parmi les dernières victimes, Oriel Jean, abattu dans l’aire de Delmas (au nord-est de la capitale) dans l’après midi du lundi 02 mars 2015.
Oriel Jean est l’ancien chef de la sécurité du président Jean-Bertrand Aristide.
Suite à cet assassinat, « l’individu qui l’accompagnait a été arrêté » et une enquête est automatiquement ouverte, fait savoir à AlterPresse le porte-parole de la Pnh, le commissaire Frantz Lerebours.
Les données, actuellement disponibles, ne sont que préliminaires, estime Lerebours.
Contacté, le directoire de Fanmi Lavalas n’a pas tenu à exprimer, tout de suite, une position.
Au cours de la soirée du 2 mars 2015, une autre personne, dont l’identité n’est pas révélée, a été tuée par balles à Delmas.
« Il y a vraiment une hausse des cas de personnes tuées par balles dans l’aire métropolitaine de la capitale », concède le Rnddh, qui attend de disposer des derniers chiffres, pour se prononcer, avec précision, sur la recrudescence, constatée ces dernières semaines, des actes d’insécurité en Haïti.
« C’est une remontée, liée à la question électorale », considère la Commission épiscopale (catholique romaine) nationale justice et paix (Ce/Jilap).
Interrogé le mardi 3 mars 2015, le ministre délégué, chargé de la question électorale, Jean Fritz Jean-Louis, évoque le rôle de chacun, chacune, dans la création d’un climat propice aux élections.
« Le gouvernement, à travers la police, la justice, fait ce qu’il peut. Mais, nous autres citoyens, avons, je crois, notre rôle à jouer », dit-il, mettant l’accent sur les grèves et incendies de pneus usagés.
Selon des chiffres communiqués par Ce/Jilap à AlterPresse, environ 60 décès par balles ont été enregistrés, rien que durant le mois de janvier 2015, dans la zone métropolitaine de la capitale.
La direction de l’institution annonce la publication prochaine d’un rapport de Ce/Jilap, lequel sera surtout focalisé sur le dernier trimestre de l’année 2014.
Dans la commune de Cité Soleil (grande agglomération populaire au nord de la capitale), des gangs rivaux s’affrontent. Les victimes sont généralement des civils non armés, en ce début d’année 2015.
« Ce qui se passe à Cité Soleil a rapport à la mouvance électorale », interprète la Ce/Jilap.
Des élections législatives, locales, en retard d’environ 4 ans, et la présidentielle doivent être organisées au cours de l’année 2015.
Le Sénat n’a que 10 membres sur 30, la chambre des députés est absente.
Des agents exécutifs intérimaires ont été placés, à partir de janvier 2012, à la place des élus, dans toutes les municipalités de la république, contrairement aux prescrits de la Constitution. [srh kft gp apr 03/03/2015 14:35]