P-au-P, 27 févr. 2015 [AlterPresse] --- Les organisations de la société civile initiatrices de la marche du 25 février pour la paix et contre le racisme, convient les autorités dominicaines à tenir les promesses faites par l’entremise de l’ambassadeur dominicain Ruben Valdes, tout en souhaitant l’établissement de bonnes relations entre les deux États qui partagent l’île d’Haïti.
Avant d’être rappelé le 25 février, l’ambassadeur dominicain en poste à Port-au-Prince, Ruben Silié Valdes, a promis que son gouvernement va continuer à travailler pour le respect des droits des travailleurs migrants haïtiens en République Dominicaine, pour que ne se reproduisent plus ce genre de mobilisation.
Il a également souligné que les opérations de violence conduites contre les ressortissants haïtiens en République Dominicaine sont l’oeuvre d’extrémistes.
Les membres de la société civile à l’origine de la mobilisation du 25 février, disent espérer la matérialisation de ces promesses.
« Nous attendons des actes concrets, des effets et des résultats », déclare Jean Robert Argand, le coordonnateur du Collectif du 4 décembre, lors d’une conférence de presse organisée dans la matinée du 27 février.
Le Collectif est une organisation œuvrant pour la garantie des droits et des libertés.
La pendaison d’Henri-Claude Jean, à Santiago de Los Caballeros, la deuxième ville dominicaine, le mercredi 11 février, et l’assassinat d’un dénommé Ti Louis, décapité le 19 février dans la zone frontalière de Comendor, tous deux des haïtiens, sont à l’origine de cette marche.
Ces organisations réclament « justice », et appellent à « une enquête internationale indépendante ».
Elles invitent les dirigeants des deux pays à manifester « de la volonté pour aborder les problèmes en profondeur ».
Plusieurs milliers d’Haïtiens appartenant à différentes couches sociales ont participé à cette marche qui a pris fin devant l’ambassade dominicaine à Pétionville (périphérie est).
Parallèlement en marge de cette activité, des individus ont brûlé un fanion dominicain non loin du Consulat, également dans la zone de Pétionville.
Ces derniers ont même pénétré dans les locaux du Consulat jusqu’à descendre l’étendard dominicain. Le drapeau en question a été vite récupéré par des agents de la Police nationale d’Haïti pour être remis à un consul.
Contrairement aux informations véhiculées, « le drapeau dominicain brûlé n’est pas celui qui était hissé au consulat », démentent les organisateurs tout en condamnant l’acte.
Par rapport de déclarations produites après la marche, notamment, celles d’un élu dominicain appelant ses compatriotes en Haïti à rentrer chez eux, et d’un sénateur haïtien qui demande la fermeture de la frontière, Rosny Desroches, directeur exécutif de l’initiative de la société civile (Isc) déclare que l’objectif poursuivi par ces activités, « n’est pas la guerre ni la rupture » mais l’établissement « de relations harmonieuses » entre les deux peuples ».
Ces organismes continueront de recueillir des signatures sur les 3 premières semaines du mois de mars en vue de réaliser une pétition, qui sera remise à l’Organisation des Nations Unies, sur le respect des droits des migrants haïtiens en République Dominicaine. [srh kft gp apr 27/02/2015 16 :25]
Photo logo : Ginette Chérubin, du Collectif 4 décembre