Ce jeudi 26 février 2015, plus de deux-cents représentants de partis politiques discutent, à Pétionville, avec les 9 conseillers électoraux, du chemin à parcourir pour aboutir, dans le meilleur délai, à la tenue des scrutins municipaux, locaux, législatifs et présidentiel en Haïti. Sentiments de frustration, de discrimination, de méfiance… de vifs, voire de houleux débats sont en cours.
Par Jean Elie Paul
P-au-P, 26 févr. 2015 [AlterPresse] --- Suivant quelles modalités et dans quel délai les prochains scrutins vont-ils voir lieu ?
C’est, apparemment, l’enjeu principal des premiers échanges, ce jeudi 26 février 2015, entre le Conseil électoral provisoire (Cep) du 23 janvier 2015 et plus de 200 représentants de partis politiques à Pétionville, observe l’agence en ligne AlterPresse.
L’objectif de cette rencontre, du 26 février 2015, est d’exposer aux partis politiques l’ensemble des facteurs qui détermineront le contenu des calendriers électoraux, indique le président du Cep, Pierre-Louis Opont.
Installé depuis le 23 janvier 2015, ce nouveau Cep est chargé d’organiser le renouvellement de tous les postes électifs, sauf dix au Sénat, durant l’année 2015.
« Immédiatement (après son installation), le Cep s’est attelé à travailler sur le décret électoral qui devrait conditionner les prochains joutes électorales », souligne Opont.
Le projet de décret électoral, soumis à l’Exécutif le samedi 21 février 2015, aurait été préalablement partagé avec l’ensemble des protagonistes, membres d’organismes de droits humains, d’associations patronales …, pour pouvoir arriver à un document consensuel.
Ce que réfutent plusieurs partis politiques, à l’exemple du Mouvement patriotique de l’opposition démocratique (Mopod) qui a boudé la rencontre.
Ne sont pas, non plus, présents aux consultations du 26 février, les partis d’opposition Rassemblement des démocrates nationaux progressistes (Rdnp) et Pitit Desalin.
Expliquer et expliquer seulement ?
Le Cep dit attendre les dernières touches de l’exécutif, avant la publication du décret électoral dans le journal officiel de la république, Le Moniteur.
L’organisme compte plancher sur une compréhension du fait électoral, à travers les différentes composantes du système électoral haïtien, son fonctionnement, les facteurs qui influencent les échéances, les activités que ce système engendre, la complexité des opérations qui s’y déroulent, pour se familiariser avec le fait électoral.
Pour l’instant, le Cep a retenu le dimanche 7 février 2016 pour l’entrée en fonction du nouveau président de la République, le deuxième lundi du mois de janvier 2016 pour la nouvelle rentrée parlementaire et le dernier dimanche d’octobre 2015 (le 25 octobre 2015), pour la tenue de l’élection présidentielle.
« Le calendrier électoral est le pacte entre le Cep - qui définit l’itinéraire - et les acteurs eux-mêmes, les partis politiques, acteurs qui constituent les coureurs de ce marathon. Il est tout à fait normal que ce calendrier soit discuté, partagé, compris et défini avec l’ensemble des partis politiques », renchérit Opont.
« C’est la raison essentielle de la rencontre de ce matin », insiste-t-il.
Le Cep à l’œuvre
« Durant ces trente de jours de travail, le Cep s’est attelé à rencontrer tous les partis politiques. Parce que notre première priorité, c’est de rencontrer les partis politiques pour leur exposer l’ensemble des contraintes de notre travail, comme conseillers électoraux, et définir, avec eux, l’ensemble des activités, qui devraient être entreprises pour avoir des élections auxquelles tout le monde s’attend ».
Les neuf nouveaux membres ont commencé par identifier et comprendre ce qui s’est passé dans la structure la structure administrative du Cep.
Ainsi, ont-ils pris les premières mesures (non précisées) d’assainissement au niveau du personnel.
Pour les futurs scrutins (locaux, municipaux, législatifs et présidentiel), il faudra 60 millions de bulletins et près de 120 mille procès-verbaux.
Aucun chiffre budgétaire (en millions de dollars américains) n’est, pour le moment, dévoilé pour le déroulement des prochaines opérations électorales.
Alors qu’auparavant la Mission des nations unies pour la stabilisation en Haiti (Minustah) assurait 100% de la sécurité et de la logistique, elle ne sera pas présente, en 2015, dans 6 départements (non mentionnés) qui requerront, du coup, l’attention de l’Etat haïtien.
Plusieurs personnalités politiques ont fait le déplacement, parmi lesquels figurent le président du sénat Andris Riché, ainsi que le secrétaire de la chambre haute Steven Yrvenson Benoit. [jep kft rc apr 26/02/2015 14:15]