Hinche, 09 mars 2015 [AlterPresse] --- Les violences sexuelles inquiètent dans le département du Centre (Plateau central), où le phénomène prend une autre propension avec la montée de la délinquance juvénile, selon les témoignages recueillis par l’agence en ligne AlterPresse.
« Tous ceux, qui commettent des actes contre les enfants, seront punis sévèrement. Nous allons mobiliser toutes nos ressources pour que tous les parents ainsi que leurs filles et leurs fils ne s’inquiètent de rien », promet le commissaire du gouvernement près le parquet de Hinche, Jean-Michel René.
Cette promesse entend contrer une réalité, qui donne froid dans le dos.
Pour Astride Dervilus, de la Ligue pour la défense et le respect des droits humains au Plateau central (Ldrdhpc), le problème des enfants est réel.
Si rien n’est fait, les localités, les sections communales et les villes risquent de tomber sous le contrôle des délinquants.
Montée de la délinquance… et des viols
« Les parents, les autorités policières et judicaires, les églises et les établissements scolaires doivent redoubler d’efforts », suggère la Ldrdhpc.
Un membre du bâtonnat des avocates et avocats de Hinche lance un vibrant appel à la population de Hinche pour une vaste campagne de sensibilisation des jeunes sur la délinquance.
A la prison civile de Hinche, il n’y a que des jeunes hommes de 18 à 35 ans, dont plusieurs seraient impliqués dans des cas de viols.
Au centre de détention de Hinche, plus d’une vingtaine de personnes sont déjà condamnées, en moins d’un an et demi, soit de 2014 à 2015, pour leur implication dans des cas de viols sur mineures.
En février 2015, la justice de Hinche a entendu un jeune homme de 24 ans, pour viol sur une fillette de 4 ans. Ce dernier est maintenant sous les verrous, en attendant son audition lors des prochaines sessions d’assises criminelles.
Les sections communales, comme les plus grandes agglomérations, n’échappent pas aux cas d’agressions sexuelles.
Souvent les agresseurs prennent la fuite, ou alors ils négocient leur liberté avec la famille de leurs victimes en offrant des sommes d’argent.
Lla misère est telle dans ces zones que les parents confient leurs fillettes à de parfaits étrangers. Une fois en domesticité, des filles sont livrées à toutes sortes d’abus, y compris le viol.
Des témoignages accablants
Lors d’une session d’assises sans assistance de jury, qui s’est achevée le lundi 9 février 2015, au tribunal de première instance de Hinche, 13 cas ont été entendus, dont deux pour viols sur des fillettes âgées de 5 à 7 ans.
Les accusés, pour la plupart âgés de 24 à 30 ans, ont été condamnés à des peines de 15 ans de prison ferme.
Juges et avocats ont été émus après avoir entendu le témoignage des victimes.
Un avocat de la défense, qui n’a pas tenu à ce que son nom soit cité, a révélé le caractère tragique des auditions de ces fillettes de 5 à 7 ans.
« Elles disent avoir été capturées et perforées. Elles parlent de leur misère et de leur souffrance. Même le juge n’a pas pu retenir ses larmes », souligne le juriste. [ro kft rc apr 09/02/2015 1:05]