P-au-P, 25 févr. 2015 [AlterPresse] --- Certains partis politiques, se réclamant de l’opposition, projettent de bouder la rencontre, prévue ce jeudi 26 février 2015, avec le Conseil électoral provisoire (Cep) autour du calendrier électoral, apprend AlterPresse.
Aux yeux de certains partis politiques, cette idée de rencontrer les partis politiques manifesterait une volte-face par rapport à la première conférence du Cep, le 10 février 2015, au cours de laquelle, Pierre-Louis Opont, président du conseil, avait évoqué des mois et des dates qui conviendraient pour la tenue des prochaines élections.
Selon le pré-calendrier annoncé alors, les législatives devraient se tenir en juillet 2015, le premier tour de la présidentielle en octobre 2015, et les locaux en janvier 2016 au même moment que le second tour de la présidentielle.
Des informations qui n’auront été que des conjectures, a fait savoir, quelque temps après, le président du Conseil électoral, Pierre-Louis Opont.
Malgré tout, certains partis politiques refusent de prendre part dans cette « mascarade » politique, que représente, à leurs yeux, la rencontre de ce jeudi 25 février.
A l’origine de cette bouderie, le fait que le Cep a déjà acheminé l’avant-projet de décret-loi électoral au président Michel Martelly, alors que certains partis politiques se plaignent de ne pas l’avoir reçu.
Interrogée par AlterPresse, la coordonnatrice du Rassemblement des démocrates nationaux progressistes (Rndnp), Mirlande Hyppolite Manigat, ne veut pas faire de commentaires.
Mais, elle ajoute qu’elle vient à peine (à 2:20 pm locales = 19:20 gmt, le 25 février) de recevoir l’invitation.
Le Rdnp ne compte pas se rendre à la réunion du 25 février.
Le coordonnateur du Mouvement patriotique de l’opposition démocratique, (Mopod), l’ingénieur-agronome Jean André Victor, désigne cette invitation comme une plaisanterie.
« Ce Cep invite quand il veut, et dans les activités qu’il veut. Dès fois, il invite certains et néglige d’autres. Ils ne nous ont pas envoyé de documents, alors qu’ils ont envoyé des documents à la présidence. Ils jouent un jeu que Mopod ne veut pas cautionner. D’ailleurs, cette réunion n’aura aucune influence sur quoi ce soit » critique Jean André Victor, dans des déclarations à AlterPresse.
Martelly est actuellement seul maître du pays. S’il prend un décret électoral, les partis politiques n’auront d’autre choix que de s’y plier, considère Victor.
« La Plateforme politique Pitit Desalin ne sera pas présente à la rencontre de ce jeudi 26 février 2015, parce que les conditions ne sont pas encore réunies. L’environnement électoral est pour beaucoup dans la situation de crise dans le pays », clame l’ex-sénateur du Nord, Jean-Charles Moïse.
Pitit Desalin continue de réclamer le départ de Michel Martelly, rappelle Moise.
En revanche, la coordonnatrice de la Fusion des sociaux-démocrates, l’ex-sénatrice Edmonde Supplice Beauzile, entend se rendre à la rencontre.
Même cas de figure pour Sauveur Pierre Etienne, le coordonnateur de l’Organisation du Peuple en lutte (Opl), qui, ayant reçu l’avant-projet de décret-loi électoral, répondra favorablement à l’invitation.
L’Opl propose que les élections des collectivités territoriales précèdent les législatives et, enfin, la présidentielle.
« C’est le comité directeur de Fanmi Lavalas qui participera à la rencontre » fait savoir le Dr Louis Gérald Gilles, membre du directoire du parti.
Du côté de la présidence, un comité technique évaluerait les erreurs (dans le document) relevées dans l’avant-projet de décret-loi électoral, avant de le publier, sans l’aval du parlement dysfonctionnel depuis janvier 2015.
Le Cep doit organiser, en 2015, le renouvellement de tous les postes électifs, sauf 10 au Sénat. [jep kft rc apr 26/02/2015 9:05]