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Marche pacifique de l’opposition, en mémoire des victimes du drame au carnaval en Haïti

P-au-P, 21 févr. 2015 [AlterPresse] --- A la veille des funérailles officielles des 18 victimes du carnaval, ce samedi 21 février 2015, au Champ de Mars, la Table de concertation de l’opposition patriotique a organisé, le vendredi 20 février, une marche pacifique sur les lieux du drame en mémoire des personnes tuées, observe AlterPresse.

Parties devant les périmètres du grand cimetière de Port-au-Prince, à l’angle de la rue de l’Enterrement, non loin du stade Sylvio Cator, plus d’une centaine de personnes ont crié leur amertume par rapport à l’accident, survenu dans la nuit du 16 au 17 février 2015.

Munis de bougies, d’allumettes, de cierges, d’assiettes blanches, les quelques sympathisants ont pris plus d’une quinzaine de minutes pour entamer leur cérémonie traditionnelle à caractère vodou, avant de donner le coup d’envoi de la marche, ponctuée de propos hostiles à l’ endroit du chef de l’Etat Michel Martelly, de son épouse Sophia Saint-Remy Martelly et du chef du gouvernement Evans Paul, alias Konpè Plim.

Des chants, de l’encens s’échappaient lors de cette cérémonie, alors que la foule grossissait sous un ciel de fin d’après-midi, assombri de nuages épais.

Le coordonateur du Mouvement national de l’opposition populaire (Monop), André Fadot, inscrit la cérémonie dans la perspective de chasser des démons et tous les mauvais esprits.

« Ce qui s’était passé à Port-au-Prince, dans la nuit du 16 au 17 février 2015, que cela soit un accident ou des sacrifices, quelle que soit la manière dont la conscience collective l’appréhende, il faut que le pouvoir de Michel Martelly paie. Pour que non seulement l’âme des victimes puisse reposer en paix, mais pour que, plus jamais, ce régime de terreur n’ait sa place dans la société », a-t-il renchéri.

Pour Assad Volcy, l’un des fers de lance du mouvement de la table de concertation de l’opposition radicale, « il n’est pas question que Michel Martelly fasse son capital politique sur les cadavres des victimes ».

Il dénonce l’absence d’autopsie des cadavres et soutient que certaines personnes seraient mortes par balles, d’autres écrasées par le cortège présidentiel.

Volcy ajoute que le chef de l’Etat a « kidnappé » les cadavres des victimes, en voulant empêcher les parents de prendre possession du corps de leurs proches.

L’un des militants, Jean-Baptiste Origène, exige, pour sa part, que la lumière soit faite sur le dossier des victimes.

Sur une partie du parcours, aucune présence policière n’a été constatée. Mais dans le périmètre du palais national, un cordon de sécurité, composé en majeure partie des agents du Corps d’intervention et de maintien d’ordre (Cimo), était posté, mais n’a pas empêché la foule de passer devant le Palais national.

« Ce samedi 21 février 2015, il n’y aura pas de funérailles officielles, mais bien une manifestation nationale pour renverser le régime Martelly/Paul », clame André Fadot.

La marche s’est déroulée pacifiquement, sans incident, et s’est achevée à quelques mètres de l’entrée du cimetière de Port-au-Prince, où les manifestants ont allumé un grand feu, autour duquel ils ont tourné durant une dizaine de minutes.

Toute manifestation, parallèle à l’occasion des funérailles des disparus du 17 février 2015, est interdite, selon un communiqué émis dans la soirée du 20 février par le ministère de la justice et de la sécurité publique. [jep kft gp apr 21/02/2015 8:50]