P-au-P, 20 févr. 2015 [AlterPresse] --- Des organisations de défense des droits humains, dont « Sant Pon Ayiti », demandent justice pour la famille de Jean Claude Jean Harry, trouvé pendu en République dominicaine, le 11 février 2015.
L’assassinat « abominable » de Jean Claude ne doit pas rester impuni, plaide Sant Pon Ayiti, institution haïtienne de défense des droits des migrants haïtiens, appelant les gouvernements dominicains et haïtiens à prendre leur responsabilité dans ce dossier.
« Cet acte criminel salit l’honneur, la grandeur et la réputation du peuple dominicain. Il révolte la conscience et la fierté du peuple haïtien », dénonce Sant Pon.
Le réseau dominico-haïtien Jacques Viau (Redh) encourage, pour sa part, les autorités dominicaines à prendre au sérieux l’appel à la violence lancé par un groupe de xénophobes dominicains après l’assassinat de Claude Jean Harry.
Le drapeau haïtien a été incendié par ce groupe.
Des actes anti-Haïtien condamnés
Le Redh souligne l’existence d’un groupe de Dominicains qui manifestent un sentiment raciste contre la présence des ressortissants haïtiens en territoire dominicain.
L’appel prônant l’anti-haïtianisme lancé par ce groupe de Dominicains ultranationalistes visant la population haïtienne travaillant en République voisine ne doit pas être minimisé par les autorités dominicaines, plaide le Réseau dominico-haïtien Jacques Viau.
Il signale des actes de violence contre la communauté haïtienne et des menaces proférées à l’encontre de certains journalistes dominicains dont Juan Bolívar Díaz, Amelia Dechamps, Eduardo Lora (Huchi), Marino Zapete, Edith Febles et Roberto Cabada, accusés d’être des « traitres à la patrie » pour avoir pris une position contraire à celle des Dominicains ultranationalistes.
Des intimidations de toutes sortes visent à faire taire ces journalistes dominicains qui réalisent un travail professionnel et responsable en République Dominicaine, rapporte t-il.
Indifférence affichée par le gouvernement haïtien
La famille de Jean Claude Jean Harry a condamné l’indifférence affichée par le gouvernement haïtien dans le suivi de cette affaire.
Aucun accompagnement n’a été fourni par l’Etat haïtien à la femme du défunt, Erzilia Céluma, et ses deux enfants, même pour effectuer l’inhumation de la victime, rapporte le journal Le Nouvelliste.
Le cercueil servant à enterrer le corps de la victime serait le fruit d’un don d’une institution dominicaine.
Plusieurs personnalités ont critiqué le retard mis par le gouvernement haïtien à réagir face à cet assassinat.
Les critiques de divers acteurs pleuvent à l’endroit du gouvernement : promesse de rapatriement du cadavre et de prise de contact avec la famille non tenue, absence de prise en charge de la famille endeuillée par le consulat haïtien à Santiago et des représentants de l’ambassade d’Haïti aux funérailles de Jean Claude Jean Harry en territoire voisin.
Jean Claude Jean Harry était le seul à travailler pour prendre soin de sa famille, selon la veuve.
Cette semaine, le Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr) s’est dit très méfiant par rapport à l’enquête dominicaine en cours sur cet assassinat. [emb kft gp apr 20/02/2015 15 : 10]