P-au-P, 19 févr. 2015 [AlterPresse] --- Les étudiants de la faculté d’agronomie et de médecine vétérinaire de l’Université d’Etat d’Haïti ont silencieusement marché du local de leur faculté au carrefour Cazeau (Nord de Port-au-Prince) pour saluer la mémoire des 18 morts de l’accident du 17 février 2015 au Carnaval a Port-au-Prince et de Jean Claude Harry pendu sur une place publique en République Dominicaine.
Vêtus de chemises ou t-shirts blancs, les étudiantes et étudiants, bougies allumées en main, ainsi qu’une gerbe de fleurs et le drapeau national, ont parcouru cette distance d’à peu près un kilomètre. Les pancartes quils portaient appellent l’Etat à assumer ses responsabilités.
Le 17 février, vers 2 :48 (heure locale), le chanteur « Fantom » du groupe Barikad Crew a heurté un câble de moyenne tension (7,2 KV) alors qu’il se tenait debout sur le char de son groupe. Dans la foulée un vaste mouvement de panique a secoué le Champs de Mars, ce qui a provoqué le drame.
Un cireur de chaussures haïtien en République Dominicaine, Jean Claude Jean Harry, a été retrouvé pendu dans le parc Ercilia Pepin en face de l’hôpital José María Cabral y Báez, le 11 février 2015.
« Je suis haïtien ; Je suis Jean Claude Harry Jean ; Soy Haitiano ; Etat marchandise importée usagée ; Electricité d’Haïti mortelle ; Carnaval de pillage ; Etat tout nu » sont les slogans lus sur les pancartes portées par les étudiantes et étudiants.
Les étudiants réclament l’ouverture d’une enquête sur les conditions entourant le drame du 17 février et l’arrestation de tous les responsables.
« Les parents des victimes doivent porter plainte contre l’Etat haïtien », lance Roudly Chéry.
L’étudiant Stanley Belizaire se questionne sur l’entretien du réseau électrique haïtien et sur les interventions nécessaires eu égard à la hauteur des câbles par rapport aux chars en période carnavalesque.
Quant aux trop nombreux compatriotes qui sont obligés de se tourner vers la République Dominicaine à la recherche d’un mieux-être, Bélizaire estime que le manque d’encadrement des paysans et paysannes, du secteur agricole en est à la base. D’où ces mauvais traitements contre les Haïtiens en territoire voisin.
Sur les réseaux sociaux, sur des plateformes de partage de données téléphoniques comme WhatsApp, les utilisateurs affichent des messages concernant ce drame illustrés notamment par des photos et le hashtag « #JeSuisJeanClaudeHarry ». [efd kft gp apr 19/02/2015 17 :30]