Communiqué du GARR
Soumis à AlterPresse le 12 février 2015
Le GARR apprend avec consternation l’assassinat de Jean Claude Jean Harry, un cireur de chaussures haïtien connu et apprécié dans son quartier, à Santiago, République Dominicaine, le 11 février 2015. Cet acte barbare dont est victime le jeune migrant haïtien, a été commis dans le parc Ercilia Pepin en face de l’hôpital José María Cabral y Báez. Peu après, le drapeau haïtien a été incendié par un groupe de civils dominicains qui se disent contre la présence d’immigrants haïtiens sur le sol dominicain.
Ce crime crapuleux attristant des Haïtiens-nes et Dominicains-nes de Santiago qui connaissaient très bien la victime, est commis dans un contexte où les autorités haïtiennes et dominicaines tentent de régulariser les immigrants-es haïtiens en République Dominicaine à travers leur programme PIDIH/PNRE.
Le GARR condamne cet incident odieux qui vient allonger la liste de ressortissants-es haïtiens victimes de barbarie de manière répétée en République Dominicaine. Il estime que les autorités dominicaines doivent faire face à leur responsabilité de protéger et de garantir le droit à la vie de ses citoyens/citoyennes et celui des étrangers vivant sur son territoire. Il appelle le gouvernement dominicain à prendre des mesures drastiques pour freiner ces sauvageries qui ciblent particulièrement les communautés haïtiennes vivant en République Dominicaine.
A l’heure actuelle où des accords de paix sont nécessaires, l’administration Medina ne peut pas permettre de telles dérives avec complaisance sans donner d’explications à ceux et celles qui ne cessent de lutter pour les droits de la personne.
Que fait le gouvernement haïtien ? Qu’avait-il l’habitude de faire d’ailleurs ? Ces cruautés semblent toujours passer pour des faits divers dans les échanges de grands salons, où les affaires économiques sont généralement primées.
Le GARR invite les autorités haïtiennes et dominicaines à prioriser le respect des droits humains dans le dialogue binational en vue de l’établissement d’un climat harmonieux entre les deux peuples de l’île qui sont condamnés à vivre ensemble.
Il est temps que les deux Etats orientent les discussions sur les questions urgentes relatives à la migration qui est une pomme de discorde pour ces deux pays voisins.