Par Leslie Péan *
Soumis à AlterPresse le 5 février 2015
« Tout est lié et il est totalement futile de penser pouvoir faire une gestion saine dans un secteur donné quand la gestion globale est pourrie ».
Haïti n’a aucune possibilité de sortir des ténèbres de l’ignorance, sans effectuer des réformes profondes particulièrement dans le secteur de l’énergie.
Pour sortir le pays du blackout et dispenser la lumière, l’État doit faire des choix stratégiques au plus haut niveau. Il doit, donc, mettre en œuvre une gestion rationnelle pour préserver le pouvoir d’achat de la monnaie nationale et favoriser la promotion sociale.
Pour sortir le pays du blackout chronique et dispenser la lumière, le gouvernement doit faire la lumière sur l’Ed’h et son fonctionnement, combattre le gaspillage, la démesure dans les coûts de production de l’électricité, analyser les investissements prévus et réalisés, élaborer une politique tarifaire axée sur le coût de revient réel du kilowatt.
Pour sortir le pays du blackout chronique et dispenser la lumière, l’Ed’h, de son côté, doit prendre l’habitude de rendre compte de sa gestion, en réalisant et diffusant un audit technique et financier annuel.
C’est seulement à la lumière du cadre ainsi tracé qu’il faudra évaluer la justesse des politiques appliquées dans le secteur énergétique.
Au regard du poids des dépenses d’énergie, qui constituent plus d’un tiers du budget national, on aurait pensé qu’elles font l’objet d’une certaine cohérence. Loin de là.
On est en plein dérèglement avec, pour preuve symptomatique, la politique de subvention qui a favorisé, en fait, les ventes de dèlko, soit l’auto-génération d’électricité.
La sortie du réseau de l’Ed’h, par l’achat d’un dèlko, devient attrayante quand le prix de l’électricité de l’Ed’h dépasse un certain seuil et que les blackout se multiplient. Le coût d’opportunité encourage alors un tel choix. Tout est fait pour contourner le système public. Et ainsi, le consommateur, qui a la capacité de payer, bénéficie de la subvention.
Comme l’exprime l’Association haïtienne des économistes (Ahe), « les subventions dans le secteur de l’énergie sont largement inéquitables, parce qu’elles bénéficient principalement à des agents économiques à revenus élevés [1]. Les subventions à l’énergie bénéficient aux ménages, grâce à une baisse des prix de l’énergie utilisée pour la cuisson, le chauffage, l’éclairage, le transport et des prix des autres biens et services qui utilisent l’énergie subventionnée. Dans les pays avec un faible revenu, 20 % des ménages les plus riches bénéficient de 43 % des produits pétroliers subventionnés. Tandis que 20 % des ménages les plus pauvres tirent profit de 7 % de ces produits » [2].
Nombre de petites et moyennes entreprises utilisent les groupes électrogènes, à base de diesel, qui ont un coût moyen, de 30 cents par KWh, inférieur au tarif de l’Ed’h qui est de 40 cents par KWh (incluant le coût du transport) [3]. D’ailleurs, les petites et moyennes entreprises peuvent investir dans l’auto-génération de courant électrique, grâce aux facilités de paiement offertes par les magasins de la place.
Les bamboches ont asséché les finances publiques
Cela fait six mois que le gouvernement Martelly vole, au peuple haïtien, les économies qu’il aurait pu faire avec la baisse des cours du pétrole, ceux-ci ayant chuté de 50% depuis le mois de juin 2014.
Le moment est venu de mettre fin à la politique de gaspillage, orchestrée par ce gouvernement. On ne saurait blâmer le peuple haïtien qui a donné six mois au gouvernement pour arrondir les angles. C’est au gouvernement, maintenant, de se serrer la ceinture, après avoir passé le plus clair des trois dernières années dans des bamboches qui ont asséché les finances publiques.
Nous le disions, en janvier 2013 : « Le programme de scolarisation universelle, gratuite et obligatoire (Psugo), au coût annuel de 43 millions de dollars américains, est un vaste gaspillage. C’est aussi le cas pour le « Ti-manman-chéri » au coût annuel de 15 millions de dollars américains et le « Aba grangou » également au coût annuel de 15 millions de dollars américains » [4].
Si, aujourd’hui, les finances publiques dégringolent, c’est à cause de ces programmes bidons, auxquels il faut ajouter les huit réunions de Gouvènman an lakay ou, qui ont coûté, chacune, 20 millions de gourdes. Enfin, le nec le plus ultra de ce régime kleptocratique des Tèt Kale est le 9e Gouvènman an lakay ou, organisé à Miami et qui a coûté la rondelette somme de près de 2 millions de dollars américains.
À cette occasion, « près de 400 officiels venus d’Haïti (président, ministres, secrétaires d’Etat, directeurs généraux, chefs de Cabinets, assistants chefs de cabinet, secrétaires exécutives, membres de cabinet, chefs de sécurité et assistants chefs de sécurité, employés divers, parlementaires à la solde, épouses ou les maîtresses de tout le monde etc. ) ont débarqué, en Floride, pour participer, "en grand genre", à ce carnaval politique et au gaspillage du siècle » [5]. Occasion en or pour les membres de la délégation d’aller se balader à l’étranger et de faire du shopping, sans limite, dans les grands centres commerciaux de la région.
Le système de régulation par l‘État n’existe pas et les auto-producteurs font à leur guise.
Sans la moindre réflexion prospective, le gouvernement Préval, appliquant une approche populiste d’arrière-garde, a décidé, au lieu de faire payer les consommateurs, d’utiliser les fonds PetroCaribe pour subventionner l’électricité, en fournissant gratuitement du carburant à l’Ed’h et aux Fournisseurs privés d’électricité (Fpe).
Préval a entériné l’adage éculé, qui dit que malere pa peye kouran (les pauvres ne paient pas l’électricité). Cette pratique ne s’inspire d’aucune réflexion stratégique à court et à moyen terme, elle chambarde toutes les données du moindre modèle économique du fonctionnement du secteur électrique.
En 2005, le gouvernement perçoit 65.45 gourdes sur chaque gallon de super sans plomb et de gazoline 91 octanes. En 2008, les marges de l’Etat oscillent entre 80.00 et 133.00 gourdes par gallon, sur les quatre produits que sont la gazoline 95, la gazoline 91, le diesel et le kérosène. Et, depuis lors, la tendance à la hausse continue et la marge de l’État ne cesse point de croître.
Gouyad lanfè et champagne à gogo
Michel Martelly a pris le pouvoir avec une idée fixe en tête : se donner du plaisir, gaspiller et accumuler en même temps.
Il a, dès l’abord, concocté, à cet effet, un menu pour gens d’affaires.
Le sénateur Jean-Charles Moïse a présenté la pièce de résistance de ce menu dans les termes suivants. Il déclare : « Dans le passé, quand un président haïtien voyageait à l’étranger, l’État lui versait 5,000.00 $ [États-Unis] par jour pour les frais ... Aujourd’hui, le Président Martelly a quadruplé le per diem à 20,000.00 par jour ». Tous les montants d’argent mentionnés ici sont en devise étasunienne. Quand sa femme se déplace avec lui, elle obtient 10,000.00 $ [étasuniens] par jour. Si ses enfants sont dans le jeu, ils obtiennent 7,500.00 $ [étasuniens) par jour chacune, et d’autres personnes autour de lui obtiennent 4,000.00 $ [étasuniens) par jour » [6].
Cette façon du président Martelly de mettre tout dans son assiette avait provoqué la condamnation de l’archevêque Guire Poulard [7], qui dénonça ce scandale des perdiem.
Le président Martelly n’en a cure. Il en profite même pour affiner la qualité (Washington, Paris, Rome, Madrid, Bruxelles, Tokyo, Rio de Janeiro, Santiago, Caracas, Mexico), mais aussi la quantité en prenant les bouchées doubles. En effet, en août 2013, le président Martelly s’offre un voyage en compagnie de 84 courtisans.
Pour les perdiem, l’addition est la rondelette somme de $ 5,364,000.00 US (5 millions trois cent soixante quatre mille dollars US) [8]. Un record !
Pour sa virée en politique, Martelly a une palette qui contient de tout. De la musique d’ambiance en background, avec 3 carnavals par an. Une cuisine de grand restaurant, avec des plats raffinés, sélectionnés dans les meilleures tables des grandes villes où séjourne le président à l’occasion de ces multiples voyages. Des odeurs, pour humer (marijuana) quand ce n’est pas carrément une seule aspiration de narine (cocaïne) lors des fêtes dans les résidences secondaires luxueuses. Des achats de tout-terrains blindés pour véhiculer les amis et les invités. Une panoplie de vins, autant juteux que solides, pour arroser les coûteuses célébrations annuelles de la prise du pouvoir, le 14 mai, et les fêtes somptueuses organisées à l’occasion de l’anniversaire du chef de l’État, de son épouse et de ses enfants.
Dans les coulisses, attendent les membres du cabinet ministériel de 43 ministres et secrétaires d’État, ainsi que les nombreux parents, amis et nouveaux alliés, nommés sans aucune qualification dans les ambassades d’Haïti à l’étranger. Ils sont assis dans la salle et regardent la scène, l’eau à la bouche, attendant d’être invités à passer à table. Leur faim est aiguisée par les bonnes odeurs, qui parviennent à leurs narines.
Pendant ce temps, Martelly s’énerve. Il ne veut pas que la baisse du prix du carburant vienne gâcher son pouvoir de carnaval. L’alchimie du prix surélevé du carburant doit continuer. Le Fonds monétaire international (Fmi) vient de lui signaler qu’il n’aura pas d’argent pour payer l’addition, étant donné les problèmes auxquels est confronté le Venezuela. Pas question de réduire les portions pour compenser la baisse des revenus. Cela risquerait de transformer le rêve en cauchemar, d’en faire un rêve kolboso.
Le président continue la bamboche, même après qu’il a annoncé que « les caisses de l’État sont vides » le 14 avril 2014. Certains sont pessimistes, alors, et demandent le retour de Marie Carmelle Jean-Marie (MCJM) pour faire durer le plaisir. L’alchimie du grand restaurant, qu’est devenu le pouvoir, garde au frais des opposants qui, casseroles en main, font la queue pour être recyclés comme serveurs à un poste de ministre ou même de directeur général. Il faut manger même si la viande est faisandée !
Le président Martelly répond, à qui veut l’entendre, qu’il n’est pas gestionnaire, mais plutôt animateur. Les produits de sa cuisine sont particuliers. Déguisement historique grotesque, gouyad lanfè à la Ti Simòn (Ndlr : figure marquante parmi les danseuses dans les festivités carnavalesques, durant les années 1970, à Port-au-Prince), champagne à gogo. Son calcul est simple. Il a des lobbyistes célèbres, payés 2 millions de dollars par trimestre pour faire la promotion de son gouvernement.
Le stand de grand luxe
La situation de crise, créée par les Tèt Kale, place le pays dans un malheur constant, étant donné la prédisposition de cette équipe d’excentriques et de provocateurs à métamorphoser la politique en un instrument de vagabondage. L’effet net est de ridiculiser Haïti sur le plan international, d’avilir les démocrates, et de savourer l’argent public détourné de manière indécente. Ces irresponsables restent fidèles à un esprit animant le banditisme, au point qu’ils ne trouvent même pas la nécessité de se déguiser par ces temps de carnaval.
L’enjeu du prix du carburant est national et il faut prendre l’altitude nécessaire pour le traiter. Le gouvernement persiste à ne pas faire droit aux demandes initiales des syndiqués. La nouvelle baisse, annoncée le 3 février 2015, à minuit, fait passer le prix de la gazoline à 195.00 gourdes, celui du diesel à 157.00 gourdes et celui du kérosène à 156.00 gourdes.
Cette mesure, annoncée par le Ministre de la communication, Rotchild François Junior, continue de pénaliser la population pour les pratiques irresponsables du gouvernement Martelly.
Les syndicalistes ont accepté la thèse du gouvernement qu’il ne saurait diminuer les prix que de 20.00 gourdes au total, sinon son dispositif économique va s’effondrer. Le gouvernement a utilisé l’argument tordu de la défense de sa « souveraineté », pour justifier le maintien du prix de l’essence, en Haïti, à un niveau très élevé.
Pour le gouvernement, c’est la seule ressource, dont il dispose, pour payer ses employés et éviter la débâcle. La sauvegarde du gouvernement est le leitmotiv fondamental, même si le gouvernement gaspille les deniers publics en folles dépenses.
L’exemple le plus récent est la construction, pour le carnaval 2015, du stand de grand luxe, à trois étages, d’où le président et sa suite regarderont le défilé. Design raffiné, tapis mur à mur, climatisation, toilettes à foison, décorations. Prix total : 400,000.00 dollars américains.
Cet alibi de la « souveraineté » est un argument à deux vitesses. Tout en servant à gruger le peuple, il alimente le déficit, obligeant le gouvernement à tendre, sans vergogne, sa sébile et à quémander l’aide extérieure pour boucler les fins de mois.
Le puissant mouvement de grève, qui a paralysé le pays le lundi 2 février 2015, a capitulé le lendemain 3 février 2015.
La politique du flou et de l’ambigüité, mais surtout la corruption, a triomphé, comme elle l’avait été, en janvier 1946, avec le Front révolutionnaire haïtien (Frh), ralliant le Comité exécutif militaire (Cem) contre le Comité du salut public (Csp). Même diagnostic, quand, après le coup d’État contre le président Dumarsais Estimé du 10 mai 1950, Fritz Basquiat, ouvrier linotypiste et membre du Bureau politique du Parti socialiste populaire (Psp), donna sa démission de ce parti, parce que le colonel Paul-Eugène Magloire lui avait donné un emploi et une voiture.
Le voyage dans la nuit
A cette occasion, l’ingénieur-agronome et poète Anthony Lespès écrivit :
« Le temps coule et nous voyageons dans la nuit
Ça et là, le train dépose un passager
Ça et là, il en monte d’autres
Et ceux-ci ont le visage de la vie nouvelle
Et avec eux, nous ferons le voyage » [9].
Même scénario, en janvier 1961, avec la trahison du mouvement estudiantin par Roger Lafontant et ses acolytes.
Le voyage dans la nuit continue sur une route pleine d’embûches, avec un délitement progressif de l’État et de ses institutions.
La décision des syndicalistes de faire marche arrière, en annulant le mot d’ordre de grève pour le 3 février 2015, a déclenché une vague d’indignations, un vent de scandale. Cette décision, d’un monde qui marche sur la tête, doit porter à la réflexion sur nous-mêmes et sur Haïti. Nous sommes certains que des milliers de nos compatriotes ont été irrités et déçus par le comportement de ces syndicalistes et se sont imposés un effort de réflexion en profondeur.
On se souviendra que le pape Jean-Paul II avait déclaré, lors de sa visite en Haïti, le 9 mars 1983 : « Il faut que les choses changent ici ».
Les bandits ne sont pas de cet avis et sont déterminés à mettre tout en œuvre pour que rien ne change. Et pour cela, ils ont besoin de toutes les complicités possibles et imaginables. En commençant par celles qui font fi des règles de conduite et des principes.
Le plus grand mal, causé par le duvaliérisme, est d’avoir altéré le processus de subjectivation de l’Haïtien, en changeant l’échelle des valeurs, avec les Boss Pinte, Taillefer, Astrel Benjamin, Zacharie Delva, Cowboy, Ti Bobo, Ti Boulé, Jean Tassy, Tonton Paul, Shèpin, Eloïs Maitre, Ti Cabiche, Luc Désyr, Jean Valmé, etc.
Le duvaliérisme nous a habitués à prendre des vessies pour des lanternes. Les tontons macoutes ont fait la promotion des assassins, au détriment des femmes et des hommes de culture.
Après la chute de la dictature duvaliériste, en février 1986, la population haïtienne a exprimé sa soif d’un personnel politique nouveau.
Malheureusement, la déception a été au rendez-vous. La faillite duvaliériste plombe le pays et ne cesse pas de s’accentuer. La constitution de l’Haïtien comme sujet a été ébranlée et le demeure, avec les progénitures des bandits continuant l’œuvre macabre de leurs pères. Exit toute morale en politique dans le sens de Machiavel. Tous les coups sont permis dans la plus grande impunité.
Mais, plus grave encore, le rapport au soi, cette éthique dont parlait Foucault, ce lien nécessaire d’avoir avec soi-même, est détruit. Difficile, en effet, à l’individu de se constituer en tant que sujet moral de ses propres actes, quand il trahit ses propres croyances et qu’il se trahit lui-même.
Aujourd’hui, le gouvernement Martelly trouve d’anciens militants progressistes pour faire du chantage, en prétendant que la baisse du prix du carburant de 100.00 gourdes provoquera un déficit budgétaire insoutenable et la débâcle de la gourde.
Cette thèse est totalement fausse et ne reflète que l’ignorance de ceux qui la soutiennent.
On ne saurait exposer l’état lamentable des finances publiques, en laissant hors champ les gaspillages de l’équipe au pouvoir.
La solution consiste, donc, à utiliser un mode de financement du déficit public, sans effet sur la masse monétaire, l’inflation et le taux de change. Ce mode de financement existe et commande de mettre fin au gaspillage, à la corruption et aux privilèges abusifs de l’équipe gouvernementale.
Voici ce qu’exigent la lucidité, le refus du laisser-aller, bref le bon sens.
Construire d’une main ce que l’autre main détruit
Une politique appropriée, accordant une plus grande place à la gestion scientifique, sans interférence politique, est la solution appropriée pour l’Ed’h.
La vérité sur cette entreprise d’État est dans ses états financiers, ses bilans et ses comptes d’exploitation, qui affichent des dépenses extravagantes et invérifiables, particulièrement au cours des exercices 1991-1994, 1996-2000, 2006-2009 et 2011-2014.
L’analyse économique — plutôt noire — de ces états financiers montre des pertes systématiques, sous les militaires et les gouvernements populistes de gauche et de droite qui leur ont succédé.
Le problème fondamental est qu’Haïti a la malchance d’être gouvernée par des individus qui sont nés, ont grandi et ont été couvés, pendant des années, par le régime totalitaire des Duvalier. Un régime, qui s’est amusé à travestir la vérité en disant nou fè sa nou pi pito.
Avec des affairistes de cet acabit, les chances sont minces qu’Haïti puisse, jamais, s’en sortir et éclairer sa lanterne.
Les démocrates et progressistes ne doivent pas se laisser prendre au piège des tempêtes dans un verre d’eau. Le système est complètement pourri. Seule une vraie bourrasque peut nettoyer à jamais les écuries d’Augias.
Toute négociation ou toute élection sous la houlette d’un tel système, dans le meilleur des cas, ne peut que construire d’une main ce que l’autre détruit .
Depuis l’occupation américaine, le peuple haïtien est confronté à l’inanité des efforts répétés, qu’on déploie, sans cesse, dans la recherche d’un mieux-être. Comme chez Sisyphe, malgré des revers et des trahisons, l’esprit de résistance du peuple haïtien demeure intact et ne désarme pas.
Contre les fausses solutions, les forces de la multitude demandent un changement de cap profond. À la mesure du mal qui ronge le pays.
Avec la dynastie corrompue des Duvalier, Haïti est passée à l’institutionnalisation de la médiocrité et à son corollaire, la malédiction héréditaire. Seule une mobilisation générale du peuple haïtien peut mettre fin à ce désastre.
* Économiste, écrivain
[1] Voir Ministère de l’économie et des finances (Mef), « Les principales motivations …. », op. cit.
[2] Dr Eddy N. Labossière, « Réforme du programme de subvention des produits pétroliers en Haïti », Le mot de L’Association haïtienne des économistes (Ahe), Le Nouvelliste, 2 avril 2014.
[3] Koios Associates LLC, Etude des Impacts Environnementaux et Sociaux du Parc Industriel de la Région du Nord d’Haïti, Massachusetts, 2011, p. 11.
[4] Leslie Péan, « Haïti : Une économie de simulacres », Radio Kiskeya, 25 janvier 2013.
[5] Leon-Francois Dehoux, « 2 millions de dollars US gaspillés au Gouvenman Lakay de Miami par Martelly/Lamothe », Omega World News, juillet 2014.
[6] Kim Ives, « Le sénateur Moïse Jean-Charles dénonce Martelly » !, Haïti Liberté, 19 juillet 2013.
[7] « L’Archevêque de Port-au-Prince, Mgr Guire Poulard, sort de sa réserve et dénonce la corruption et le gaspillage des ressources publiques », Radio Télévision Caraïbes, 3 janvier 2013. Lire aussi Kim Ives, « Le sénateur Moïse Jean-Charles dénonce Martelly ! », Haïti Liberté, édition du 4 au 10 Janvier 2012.
[8] « Président Michel Joseph Martelly s’offre un voyage de plus de $ 5,364,000.00 US (5 million trois cent soixante quatre mille dollars US », Pyepimanla-histoire, August 20, 2013.
[9] Anthony Lespès, « Adieu à Basquiat », La Nation, P-a-P, 3 Août 1950.