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Port-au-Prince : La paix toujours introuvable dans plusieurs quartiers

P-au-P., 6 oct. 04 [AlterPresse] --- L’opération policière de ce 6 octobre dans le quartier chaud de Bel Air, au centre de la capitale, n’a pas apporté les résultats escomptés. Aucune arme n’a été retrouvée par les 150 policiers haïtiens et les 200 casques bleus des Nations Unies qui ont investi de très tôt ce quartier où la tension n’a pas baissé depuis le 29 septembre dernier.

C’est là -bas qu’un individu présenté comme un ancien militaire a été décapité le 5 octobre par des partisans de l’ancien président Jean Bertrand Aristide, qui ont revendiqué publiquement l’acte.

75 arrestations ont été effectuées par la police, qui entendait déjouer "un plan d’attaque du Palais présidentiel". Selon la porte-parole de la police, Gessy Cameau Coicou, les bandits envisageaient de concrétiser leur dessein à l’aide d’une mitrailleuse de calibre 50, de portée effective de 150 mètres, placée sur le toit d’une maison.

Mais les brigands, bien renseignés, ont pris la police de vitesse et ont eu le temps de transférer dans un autre quartier l’ensemble des armes disponibles au Bel Air, selon la porte-parole de la police qui déclare disposer de bonnes informations. Chaque prévenu n’a cependant pas manqué de clamer son innocence.

Aucune date n’est avancée pour de nouvelles opérations, mais la police promet de poursuivre les bandits dans leurs derniers retranchements.

Entre-temps, ce 6 octobre a été une nouvelle journée tendue dans plusieurs quartiers. Dans certains secteurs, le grand commerce était totalement paralysé. Même les étals des commerçants du secteur informel étaient vides.

Quand aux transports en commun, il fonctionnait au ralenti par endroits. Parallèlement, des quartiers tells que Delmas 2 et Delmas 4, en périphérie nord de la capitale, sont depuis plusieurs jours désertés par les usagers de la voie publique. Ce qui provoque des embouteillages monstres sur d’autres voies transversales.

D’autre part, les violences quasi-quotidiennes provoquent l’exode de résidents des principaux quartiers touches. Il en est ainsi de Cité Soleil, le plus grand bidonville au Nord de Port-au-Prince.

La chaîne privée Télé Haïti a rapporté les témoignages de plusieurs membres d’une famille nombreuse en fuite avec plusieurs enfants en bas age. Elle vivait dans le quartier "Petite Haïti", à Cité Soleil.

L’aîné, un adolescent, a déclaré que "nous sommes obligés de fuir à cause des bandits. Beaucoup de personnes ont été tuées et leurs cadavres brûlés. C’est par la mer qu’on a pu s’échapper".

La mère a pour sa part souligné que « je ne sais pas où aller. Je m’en remets à Dieu. Nous sommes en quête de paix ». [gp apr 06/10/2004 21:00]