Correspondance Gerdy Jérémie
Jacmel, 4 févr. 2015 [AlterPresse] --- Des lycéennes et lycéens menacent de boycotter le déroulement du carnaval de Jacmel, qui se tient le dimanche 8 février 2015, pour continuer d’accompagner les syndicats d’enseignants dans leur mouvement revendicatif et exiger la reprise des cours dans les salles de classes.
Ils annoncent une manifestation, pour le dimanche 8 février, à l’ occasion du déroulement des festivités carnavalesques dans la capitale du Sud-Est.
Ils projettent de dresser des mobiliers scolaires dans les rues, pour exprimer, une fois de plus, leurs griefs.
Pour la énième fois, les lycéennes et lycéens ont investi les rues, le mardi 3 février 2015, et barricadé, à l’occasion, plusieurs artères dans la cité.
Ils estiment inconcevable que l’Etat haïtien dépense plusieurs millions de gourdes pour l’organisation des festivités carnavalesques, dans différents départements du pays, alors qu’ils, eux-mêmes, se battent pour avoir droit au pain de l’instruction, seul capable de garantir leur avenir.
Sur un budget initial de 35 millions de gourdes, l’administration centrale aurait promis un décaissement de 10 millions de gourdes (US $ 1.00 = 48.00 gourdes ; 1 euro = 60.00 gourdes aujourd’hui) pour le « carnaval national » 2015 à Jacmel.
De leur côté, les écolières et écoliers protestataires, des établissements publics, expriment leur inquiétude grandissante face à la réussite « hypothétique » de l’année scolaire 2014-2015.
Les manifestants ont vandalisé une institution scolaire privée de la ville et poussé au renvoi prématuré des élèves dans d’autres, au cours de la démonstration dans les rues, le mardi 3 février 2015.
Les forces de l’ordre ont sévi, avec du gaz lacrymogène, contre cette scène de violence et appréhendé deux lycéens, Espinal Noel et Renaldo Gilot, qui participaient à la manifestation du 3 février.
Le coordonateur départemental de l’Union nationale des normaliens et éducateurs haïtiens (Unnoeh), dans le Sud-Est, rejette les déclarations du titulaire du ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle, Nesmy Manigat, selon lesquelles il y aurait une entente avec les syndicats pour une trêve à la grève.
Cette plateforme de syndicats n’a pas participé à ces discussions, souligne Wilfrid Lauture de l’Unnoeh, qui appelle au maintien du mouvement de grève des professeurs, jusqu’à la satisfaction de leurs revendications. [gj kft rc apr 4/02/2015 10:50]