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Haïti-Éducation : Une entente partielle pour la reprise des cours au niveau des écoles publiques

P-au-P, 03 févr. 2015 [AlterPresse] --- Le Ministre de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp) Nesmy Manigat et des syndicats d’enseignants ont paraphé, le 30 janvier, un accord pour la levée de leur grève, mais certains syndicats demeurent insatisfaits.

Cette grève est en vigueur dans les écoles publiques depuis le début du mois de janvier.

« On a signé l’accord », confirme le Ministre Nesmy Manigat, joint par AlterPresse, quelques instants après la réunion de plusieurs heures qui a conduit à la signature de l’entente.

Avec la signature de cet accord de 13 points « les membres de la plateforme haïtienne des organisations éducatives devraient recommencer à dispenser les cours », affirme à AlterPresse, Josué Mérilien le coordonnateur de l’Union des normaliens haïtiens (Unnoh) un des syndicats membres de la plateforme.

Il a été convenu entre les membres de la plateforme qu’une trêve sera observée moyennant que l’État communique des délais clairs pour la satisfaction de leurs revendications, explique Mérilien.

Les syndicats d’enseignants, le ministère de l’éducation et les observateurs qui étaient présents au cours de la rencontre devront se rencontrer chaque mois pour évaluer l’application des différents arrêtés.

Dans le cadre de l’application de l’accord, beaucoup d’actions devraient être posées au cours du mois de février.

D’abord le ministère doit procéder à la régularisation de la situation de 2,500 personnes dont 2,200 enseignants et 300 membres du personnel de soutien ayant leurs lettres de nomination en main.

Ces derniers recevront leurs chèques au mois de mars.

Les enseignants nommés, mais qui ne reçoivent pas leurs chèques, seront intégrés au fur et à mesure à raison de 500 par mois. Au total, ils sont 6,000 enseignants et personnels de soutien.

Ceux qui exercent sans lettre de nomination seront régularisés également.

Ensuite, la carte avantage enseignant sera disponible dès le mois de février. Celle-ci devrait permettre aux enseignantes et enseignants d’avoir accès au crédit à des taux préférentiels. Cette initiative marche de pair avec la création d’un fonds de garantie aux crédits.

Dans un délai de 8 jours, à partir de la signature de l’accord, la grille salariale - actuellement acceptée par les syndicats - sera transmise au gouvernement pour suites administrative et légale.

Tout agent du Menfp devra disposer d’une carte lui donnant accès à des soins de santé de qualité. Ce sera une démarche interinstitutionnelle, regroupant également des représentants de syndicats.

Autre initiative à entreprendre : l’intégration de nouveaux enseignants dans le système, en fonction des besoins d’heures de cours en salle de classe dans les écoles publiques.

Ceci sera précédé d’un inventaire du nombre d’heures de cours, effectivement presté dans ces établissements.

Les signataires du présent document auront à s’assurer que les heures de cours, payées par le Menfp, sont réellement dispensées, et travailler à l’établissement et l’exécution d’un plan de renforcement du secteur et des syndicats.

Le Ministère devra trouver des ressources financières additionnelles, dans un délai ne dépassant pas un mois, pour répondre aux revendications des éducateurs.

Tous les accords, paraphés avec les divers syndicats d’enseignants, viendront former un seul corpus.

Les parties seront présentes dans toutes les négociations, liées au suiv, et veilleront à définir les modalités de l’application de chaque point de l’entente.

Toutefois, la plateforme des syndicats d’enseignants a été absente de la rencontre du 30 janvier et n’a donc pas paraphé l’accord. Ce qui fait encore douter de l’arrêt total de la grève. [srh kft gp apr 03/02/2015 15:45]