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Haïti Webdo, Semaine du 18 au 24 janvier 2015

Haïti –Conjoncture : Les élections en ligne de mire, l’Onu débarque

P-au-P, 28 janv. 2015 [AlterPresse] --- Les différents ministres du gouvernement, dit de consensus, que préside le premier ministre de facto Evans Paul, ont pris fonction du 20 au 26 janvier 2015.

Les élections sont la principale mission du noveau gouvernement, dont 2 nouveaux membres ont été installés sans avoir reçu décharge de leur fonction (entre 2011 et 2014).

Un conseil électoral provisoire est installé, non sans remous, avec des contestations de plusieurs représentants des différents secteurs.

Dans ce contexte, une délégation du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu) a visité Haïti du vendredi 23 au dimanche 25 janvier 2015.

Entre-temps, une partie de l’opposition continue de manifester, dans les rues, contre le président Joseph Michel Martelly.

Le nouveau gouvernement installé, certains fonctionnaires en difficulté

Toute la semaine dernière a été consacrée à la prise de fonction des membres du gouvernement, issu du dernier accord, conclu, le 11 janvier 2015, entre le président Michel Joseph Martelly et 4 partis de l’opposition Ayisyen pou Ayiti, Fusion des socio-démocrates, Inite, kontrapèpla).

Les nouveaux et les nouveaux-anciens ministres rentrent dans leurs bureaux respectifs.

Discours, témoignages de reconnaissance à l’endroit de l’exécutif, promesses de faire du bon boulot, les fonctionnaires de l’équipe Martelly-Paul sont déjà au pied du mur.

Certains, à l’instar du nouveau ministre de l’agriculture (titulaire sortant à l’environnement), Jean François Thomas, des secrétaires d’Etat Fednel Monchéry (réforme agraire) et Pierre André Gédéon (relance agricole) n’arrivent pas à occuper leur fauteuil. Les étudiants de la faculté d’Agronomie, qui s’y opposent, brandissent l’argument que ces autorités n’auraient pas étudié l’agronomie.

Le secrétaire d’Etat nommé à la sécurité publique, Carel Alexandre, n’a toujours pas pris fonction. Aucune explication des autorités. Cependant, dans les milieux politiques, il est évoqué des violations de droits humains, qui seraient reprochées à Alexandre, notamment par les Etats-Unis d’Amérique.

Un poste de ministre, délégué auprès du premier ministre et chargé des questions électorales, a été créé. Occupé par Jean Fritz Jean-Louis, un proche de Martelly, ce poste suscite des interrogations, appréhensions, voire des suspicions chez les observateurs.

Le premier conseil des ministres a été tenu, le vendredi 23 janvier 2015, avec la question des élections au cœur des débats.

Un nouveau Cep…grogne de quelques secteurs de désignation

Après leur prestation de serment à la cour de cassation, les 9 conseillers électoraux ont été installés dans leurs nouvelles fonctions, le vendredi 23 janvier 2015, par le premier ministre Paul, qui qualifie le nouveau conseil d’ « historique ».

Réaliser des élections pour tous les postes vacants des pouvoirs de l’Etat en 2015, telle est la mission confiée à l’institution électorale, désormais montée selon l’esprit de l’article 289 de la Constitution haïtienne. Ce que le groupe des 6 sénateurs de l’opposition et l’opposition elle-même ont toujours réclamé. Le premier ministre l’a rappelé dans son discours.

Cependant, des secteurs comme celui du vodou -paysan (Me. Néhémie Joseph, aui serait de confession baptiste), celui des femmes (Yolette Mengual, qui faisait partie, avec Néhémie Joseph, du 4e Cep de Martelly), de l’université (Lucie Marie Carmelle Paul Austin), des syndicats (Lourdes Edith Joseph), cultes réformés) (Vijonet Démero), estiment ne pas se reconnaître dans leurs représentants.

Des appréhensions sont formulées quant à la présence de Pierre-Louis Opont (représentant du secteur des affaires), ancien directeur exécutif au Cep de Gaillot Dorsainvil, qui a organisé les élections turbulentes de novembre 2010, au terme desquelles la communauté internationale a décidé de placer le candidat Joseph Michel Martelly en deuxième position (en lieu et place de Jude Célestin, candidat de Inite, regroupement politique du pouvoir de l’époque). Pierre-Louis Opont est choisi comme nouveau président du Cep du 22 janvier 2015.

Les représentants respectifs des droits humains (Me. Jaccéus Joseph), de la presse (Pierre Manigat Junior), de la Conférence épiscopale (catholique romaine) d’Haïti (Ceh, Ricardo Augustin) ne sont pas contestés dans le nouveau Cep.

Mission du Conseil de sécurité de l’Onu en Haïti

Le vendredi 23 janvier 2015, une délégation importante, constituée de 15 membres du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (Onu) - sous la houlette du Chili et des Etats-Unis d’Amérique - a visité Haïti dans le cadre des suivis sur la résolution onusienne, prolongeant le mandat de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) jusqu’au 15 octobre 2015.

Selon la présidence haïtienne, la mission apporte son plein soutien aux autorités haïtiennes, dans leurs efforts de renforcement de la démocratie, de l’Etat de droit et d’organisation des élections en 2015.

Michel Martelly, pour sa part, se dit déterminé à rallier davantage de consensus et à forger l’entente en vue d’aboutir à des élections crédibles pour esquiver le spectre d’instabilité qui hante le pays.

Une rencontre a eu lieu, le samedi 24 janvier 2015, avec les nouveaux membres du Cep qui se sont engagés à organiser de bonnes élections en Haïti.

Baptême de feu pour le nouveau gouvernement d’Evans Paul

La première semaine du nouveau gouvernement d’Evans Paul est marquée par des revendications sociales diverses.

En plus des manifestations de rue d’une partie de l’opposition, dont une a été ponctuée par des actes de violence (casse de pare-brise de véhicules, vols de divers biens, dont des téléphones cellulaires), les enseignants du secteur public ont poursuivi leur mouvement de grève illimitée dans les lycées et établissements publics, pour exiger de meilleurs traitements, dont le paiement d’arriérés de traitements et la nomination de professeurs qui dispensent des cours sans lettres officielles de nomination.

A l’instar de l’année 2014, des centaines d’élèves continuent de manifester dans les rues, à Port-au-Prince et en province, pour réclamer des dispositions institutionnelles, susceptibles de favoriser le retour des professeurs dans les salles de classes des établissements publics.

De nombreuses voix, dont de syndicats de chauffeurs, se sont également élevées pour demander une baisse, sur le marché national, des prix des produits pétroliers, dont le baril brut est en-dessous de 40.00 dollars américains (US $ 1.00 = 48.00 gourdes ; 1 euro = 60.00 gourdes aujourd’hui) sur le marché international. [efd kft rc apr 28/01/2015 9:33]