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Haïti-Migration : Plusieurs rapatriés livrés à eux-mêmes sur la frontière, à Fonds Bayard

Correspondance Ethzard Cassagnol

Fonds-Parisien, 12 févr. 2015 [AlterPresse] --- Plusieurs rapatriés haïtiens, en provenance de la République Dominicaine, vivent, depuis le samedi 10 janvier 2015, dans des conditions difficiles à Fonds Bayard, village situé à Fonds Parisien (Ouest), à proximité de la frontière Malpasse / Malpaso (avec la République Dominicaine), selon les témoignages recueillis par l’agence en ligne AlterPresse.

« J’ai quatre (4) enfants. Je commence à les confier aux habitants de Fonds Bayard, parce que je n’ai rien pour les nourrir. C’est grâce aux habitants de du village que nous arrivons à survivre. Moi, je viens de Jérémie (Grande Anse / Sud-Ouest). J’attends un soutien des autorités, pour regagner ma ville natale », raconte Anna Piment.

D’une vingtaine au début, ils sont aujourd’hui 8 enfants et 6 adultes, dont 4 femmes, logés sur la cour d’une école communautaire du village.

« Nous n’avons aucune possibilité pour alimenter ces rapatriés. Mais, avec le peu que nous avons, nous les aidons, en attendant que les autorités responsables arrivent sur les lieux pour apporter leur aide », déclare Osnel Francimé, habitant de Fonds Bayard et membre de la protection civile.

Début février 2015, ces rapatriés ont reçu une allocation alimentaire du Service jésuite aux réfugiés (Sjr).

Sur les 13 adultes, qui sont arrivés début janvier, sept - dont certains en compagnie de leurs enfants - sont repartis vers leurs communes d’origine en Haïti.

Interrogés par AlterPresse, plusieurs habitants de Fonds Bayard disent s’attendre à recevoir d’autres rapatriés, en provenance de la République Dominicaine. Des rapatries, qui, pour la plupart, n’ont jamais vécu dans la zone frontalière de Fonds Parisien.

« On m’a arrêté en pleine rue à Barahona (Sud de la République Dominicaine), pendant que j’allais au travail. On m’a enlevé, les mains vides, avec seulement mes habits de travail. J’ai laissé ma femme et trois (3) enfants, là-bas. J’aimerais y retourner, pour ramener, ici, ma famille qui mène déjà une vie misérable », témoigne Manno Paul, un rapatrié originaire de Miragoane (Nippes, une partie du Sud-Ouest d’Haïti).

Depuis leur rapatriement, ces ressortissants haïtiens attendent une assistance institutionnelle, qui leur permettrait de revenir dans leurs communes d’origine.

Sans nourriture ni moyen de subsistance, ils sont livrés, jusque-là, à la charité de la communauté de Fonds Bayard. [ec kft rc apr 12/02/2015 0:00]