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Haïti-Politique : Un gouvernement à moitié renouvelé entre en fonction

P-au-P., 20 janv. 2015 [AlterPresse] --- Le président Michel Martelly et le premier ministre Evans Paul ont procédé, dans l’après-midi du 19 janvier au palais présidentiel, à l’investiture du nouveau gouvernement.

18 ministres (dont 4 femmes) et 16 secrétaires d’Etat (2 femmes) composent le nouveau cabinet ministériel, dont les noms des titulaires ont été rendus publics tôt dans la matinée de lundi.

Dans son allocution de circonstance, Evans Paul a fait part de sa détermination à rechercher « la stabilité, la paix sociale en vue d’apaiser l’atmosphère, pour la tenue d’élections », en retard depuis plus de 3 ans en Haïti.

Promettant des compétitions électorales « crédibles et inclusives », Paul assure que ses portes ainsi que celles de Martelly seront « ouvertes pour continuer le dialogue constructif déjà initié avec les différents secteurs du pays. »

Le gouvernement dirigé par Evans Paul conserve la même ossature que celui de son prédécesseur Laurent Lamothe, obligé de démissionner à la fin de l’année écoulée.

Sur 18 ministres, seulement 9 sont nouveaux dans les rouages de l’administration Martelly, dont 3 ont été cédés à la Fusion des sociaux démocrates et Inite, deux formations de l’opposition dite modérée.

Neuf anciens ministres du gouvernement de Lamothe, dont la plupart très proches du président, sont maintenus ou rappelés.

Parmi les 16 secrétaires d’État, on en compte rien que 7 nouveaux.

En ce qui concerne sa taille, le gouvernement est toutefois passé de 42 ministres et secrétaires d’État à 34.

Evans Paul aura fort à faire pour se départir de l’image d’un premier ministre « de facto », qui a été nommé suivant les prescrits de la constitution amendée, mais dont la déclaration de politique générale n’a pas été ratifiée par le parlement rendu dysfonctionnel après la fin du mandat des députés le 12 janvier.

La nomination d’Evans Paul comme nouveau premier ministre, encore moins son installation et la configuration de son cabinet ministériel, ne semblent pas calmer une frange de l’opposition qui compte investir la rue une nouvelle fois ce 20 janvier 2015 pour réclamer la démission du président Michel Martelly.

Le Mouvement patriotique de l’opposition démocratique et la plateforme Pitit Desalin (Descendants de Dessalines) incarne cette faction des anti-Martelly dénommée table de concertation. [gp apr 20/01/2015 02 :00]