P-au-P, 19 janv. 2014 [AlterPresse] --- L’annonce du choix de Evans Paul alias Konpè Plim (KP) comme nouveau premier ministre haïtien encore moins son installation et la configuration de son cabinet ministériel ne semblent pas calmer une frange de l’opposition qui compte investir la rue une nouvelle fois ce 20 janvier 2015 pour réclamer la démission du président Michel Martelly.
Le Mouvement patriotique de l’opposition démocratique et la plateforme Pitit Desalin (Descendants de Dessalines) incarne cette faction des anti-Martelly dénommée table de concertation.
« La vague de mobilisation déclenchée contre Martelly et alliés continue et va continuer », avertit Kéder Descollines soulignant que l’administration « Sweet Plim » (combinaison du nom d’artiste-chanteur du président Michel Joseph Martelly, Sweet Micky, et du nom de comédien d’Evans Paul, Konpè Plim) ne saura apporter une solution durable à la crise.
Jeudi 22 et vendredi 23 janvier sont d’autres dates projetées pour poursuivre la mobilisation dans les rues de la capitale haïtienne en faveur du départ de Martelly du pouvoir.
Un communiqué du secrétariat général de la présidence a rendu publique, le 18 janvier 2015, la composition du nouveau gouvernement de 18 ministres (dont 4 femmes) et 16 secrétaires d’Etat (2 femmes).
18 grosses pointures du gouvernement de Laurent Salvador Lamothe sont maintenues ou rappelées (9 ministres et 9 secrétaires d’Etat) dans un cabinet de 34 membres.
« Tout est illégal. Le président de la république l’est après le 12 janvier 2015, puisqu’aucune loi ne prévoit qu’il peut diriger le pays sans le parlement. Donc la nomination d’un premier ministre par un président illégal nage tout aussi dans l’illégalité », soutient Descollines.
La constitution haïtienne ne prévoit pas la caducité du parlement. Dans l’état actuel des choses, le parlement haïtien ne compte que 10 sénateurs et se trouve donc dysfonctionnel.
La loi-mère dans ses articles 95 et 111 fait état respectivement de la permanence du Sénat et de l’exclusivité accordée au parlement pour légiférer.
A en croire les déclarations du dirigeant de Pitit Desalin, les prochains jours ne seront pas de tout repos pour le pouvoir.
« Le peuple doit continuer son réveil pour se débarrasser de la malédiction Sweet Plim », lance Descollines.
La dernière sortie de la Table de concertation, le vendredi 16 janvier, a été stoppée par une intervention des forces de l’ordre qui a lancé du gaz lacrymogène.
4 manifestants dont Markenson Lacroix de Ghetto Rasanble et les prénommés Elysée et Loubert ont été arrêtés. Ils doivent être entendus par la justice ce 19 janvier 2015, informe Descollines à AlterPresse. [efd kft gp apr 19/01/2015 13 :45]