Soumis à AlterPresse le 16 janvier 2015
Retrait de la Sofa du processus de désignation, par le secteur femmes,
d’une Conseillère au Conseil électoral provisoire (Cep)
La Solidarite Fanm Ayisyèn (Sofa) a le regret d’informer le Secrétariat de la Présidence, le public en général et les organisations de femmes en particulier,
qu’elle est contrainte de se retirer des consultations devant conduire à la désignation d’une Conseillère au Conseil électoral provisoire (Cep), suivant l’esprit de l’article 289 de la Constitution de 1987 et conformément à l’article 5.8 de l’accord signé, entre le Président de la République et quelques Partis Politiques, le 11 janvier 2015.
De fait, la Sofa se trouve dans l’impossibilité de jouer le rôle de coordonnatrice conjointement avec l’organisation Fanm Yo La, tel que sollicité
dans la correspondance provenant du secrétariat général de la présidence le 13 janvier écoulé, à 6:15 pm.
La Sofa, en acceptant de conduire ce processus, souhaitait, d’une part, contribuer à la crédibilisation du système électoral et, d’autre part,
contribuer à une meilleure participation des femmes dans le processus politique national.
C’est en ce sens que nous avons privilégié, comme méthode de travail,
la concertation, la consultation, les échanges et les discussions.
Force nous est de constater que toutes les actrices n’étaient pas animées par cet esprit.
Ainsi, le non respect des principes et des décisions prises, l’indiscipline, le
recours à l’intimidation et l’acclamation, se sont-ils érigés en règle de fonctionnement, au détriment des échanges et discussions. Cela a entraîné
une situation chaotique, de toute évidence planifiée, que la Sofa n’entend pas gérer.
La Sofa dénonce cette combine, orchestrée par une intéressée au poste de conseillère, et s’interroge sur son impartialité et sa véritable motivation
à intégrer le Cep. Les pratiques utilisées (cooptation, clientélisme...), pour mener sa campagne, rappellent, tristement, celles des dirigeants traditionnels
voulant, à tout prix, occuper un poste politique ou s’y maintenir.
Des agissements, qui nous écartent des intérêts communs et des valeurs démocratiques.
La Sofa est outrée de constater comment les valeurs féministes, qu’elle défend, ont été littéralement bafouées.
Elle est très préoccupée par l’instrumentalisation de certains groupes féminins et des dérives observées dans leurs comportements, ceci à l’encontre des luttes collectives pour la transformation sociale, en particulier le statut des femmes.
Au nom des ses 10,000 membres à travers le pays et de ses 29
années de lutte en faveur des droits des femmes et pour le triomphe de la démocratie, la Sofa ne baissera pas les bras.
En lien avec ces allié-e-s, elle restera vigilante, et continuera à s’impliquer dans le combat national pour la constitution d’une institution électorale crédible, non partisane, capable de réaliser des élections libres, honnêtes et démocratiques, dans l’intérêt des femmes et de la nation.
Tout en réitérant sa détermination à mettre en pratique le principe de «
faire la politique autrement », la Sofa lance un appel à toutes les organisations de femmes conséquentes pour poursuivre la lutte pour la participation politique effective des femmes dans les postes de pouvoir et de décision.
Port-au-Prince, 16 janvier 2015
Pour la Sofa,
Kenidd ACELIN, Resp. Axe Participation des Femmes aux Instances Décisionnelles
Marie Frantz JOACHIM, Coordonnatrice Générale