P-au-P, 16 janv. 2015 [AlterPresse] --- La nouvelle manifestation, ce vendredi 16 janvier 2015, de l’opposition politique, convoquée par la table concertation, a été, de nouveau, dispersée par la Police nationale d’Haïti (Pnh) à coups de gaz lacrymogènes, à l’angle des rues Saint Honoré et Monseigneur Guilloux, où est établi l’hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (Hueh), a observé l’agence en ligne AlterPresse.
Des centaines de manifestantes et manifestants ont encore regagné les rues de la capitale, Port-au-Prince, pour exiger le départ du président Michel Martelly.
Lors de la démonstration de rues du 16 janvier 2015, les manifestants ont mis en garde Martelly contre tout processus de diriger par décrets.
Ils en ont profité pour dénoncer l’ingérence de la communauté internationale dans les affaires internes du pays.
« A bas Martelly, à bas Evans Paul, à bas la communauté internationale », a scandé la foule qui a réclamé à tue-tête la démission de Martelly.
Ayant démarré devant les ruines de l’église (catholique romaine) St-Jean Bosco, située au centre-ville de Port-au-Prince, la manifestation a été rejointe à la rue de la Réunion par un groupe de personnes se disant victimes de démolition de maisons au centre ville.
Ces gens ont aussi exprimé leur mécontentement contre ce qu’ils qualifient de mauvaise gestion du pouvoir en place.
Les manifestants ont appelé à « débarrasser le pays des sangsues, comme Martelly, pour sauvegarder les acquis de la démocratie ».
Le voile du dictateur (Martelly) est levé avec le dysfonctionnement du parlement, estiment-ils.
Le Sénat est réduit à 10 membres, tandis que le mandat de toute la chambre députés est achevé depuis le 12 janvier 2015.
Des manifestants ont également pointé les violences subies d’agents de l’Unité départementale de maintien d’ordre (Udmo) au bas de la ville et dans les environs du grand marché public de Croix-des-Bossales.
En parcourant, entre autres, les quartiers Solino (nord-est), la rue Pavée (centre-ville) et Carrefour-Feuilles (périphérie sud-est), les manifestants disent avoir constaté que rien n’a été fait pour combattre la vie chère et l’insécurité.
La présence de l’ancien « prisonnier politique », Enold Florestal, a été constatée dans le défilé qui a essuyé, par moments, quelques jets de pierres à Carrefour-Feuilles, près du bureau de l’ancien député Jean-René Lochard, un proche du pouvoir.
« Notre négociation est la manifestation. Nous ne reconnaissons pas l’accord trouvé (le 11 janvier 2015) entre les quatre partis politiques et Martelly », lâche un manifestant.
Martelly et les responsables de quatre partis Ayisyen pou Ayiti, Inite, Kontra pèp la et Fusion des sociaux-démocrates haïtiens ont signé un accord de sortie de crise, le dimanche 11 janvier 2015.
Regroupant le Mouvement patriotique de l’opposition démocratique (Mopod) et la plateforme politique Pitit Desalin, la table de concertation projette de poursuivre la mobilisation, dans les rues de Port-au-Prince, les samedi 17, mardi 20, jeudi 22 et vendredi 23 janvier 2015, en faveur du départ de Martelly du pouvoir. [emb kft rc apr 16/01/2015 15:30]