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Haïti-Séisme/5 ans : Entre solidarité internationale, mémoire et préoccupations démocratiques

P-au-P, 13 janv. 2014 [AlterPresse] --- A l’occasion du cinquième anniversaire du séisme du 12 janvier 2010 qui a ravagé la république haïtienne, des pays dits amis et des institutions internationales saluent la mémoire des disparus et réitèrent leur solidarité à l’endroit du peuple haïtien tout en soulignant l’urgence de résoudre la crise politique et de s’accrocher à la démocratie.

La France via son ambassade en Haïti dit ne pas oublier les victimes et « assure leurs proches de sa solidarité ».

« Dans cette tragédie, le peuple haïtien a fait preuve d’une dignité qui a impressionné le monde entier », poursuit un communiqué de presse de l’ambassade de France en date du 12 janvier 2015. Il ne manque pas de rappeler la volonté de l’hexagone d’ « aider les Haïtiens à bâtir une démocratie et des institutions stables ».

350 millions d’Euros, telle est la somme engagé par la république française dans le processus de reconstruction post-séisme.

Le gouvernement brésilien, pour sa part, rend hommage à 18 de ses ressortissants emportés par le séisme, tout en exhortant, « en ce moment de souvenir et de renouvellement », le peuple haïtien « à travers ses institutions démocratiques, à s’unir autour du projet de consolidation d’une Haïti démocratique et prospère ».

Le Brésil invite à trouver une « formule qui permettra la reprise rapide des efforts au bénéfice de la nation haïtienne » à la lueur des règles démocratiques, la constitution et la souveraineté nationale.

Peut-on parler de souveraineté nationale avec la présence des forces militaires internationales sur le sol haïtien ? Est-ce le cas quand on voit une ambassadrice etatsunisienne débarquer au parlement haïtien, dans la nuit du 11 janvier 2015, pour s’assurer de l’organisation d’une assemblée nationale ?

Le ministère du développement international et de la francophonie du Canada, dans « une pause » à la mémoire des victimes, ne manque pas de « reconnaître l’incroyable résilience et la persévérance dont a fait preuve la population d’Haïti à la suite de cette tragédie ».

A propos de la reconstruction, le Canada fait la part des choses en soulignant que « les infrastructures essentielles et les institutions nationales sont en reconstruction, et les conditions de vie s’améliorent » quoiqu’il reste encore d’énormes défis à relever.

« Notre gouvernement a récemment confirmé qu’Haïti demeurait un pays ciblé au titre de notre programme d’aide au développement », rappelle le communiqué signé du ministre Christian Paradis.

La toute nouvelle secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie (Oif), Michaelle Jean, d’origine haïtienne, déclare dans un communiqué que « Cinq ans après ce terrible drame qui a frappé Haïti, je veux dire à tous les Haïtiens et à toutes les Haïtiennes que nous ne les avons pas oubliés. Le monde entier, et la communauté francophone en particulier, ne les ont pas oubliés ».

L’organisation encourage les acteurs politiques à trouver une issue heureuse à la crise et à organiser « dans les meilleurs délais », des « élections libres, fiables, inclusives et transparentes ».

Jean exprime sa croyance dans les potentialités haïtiennes à sortir la tête sous les décombres de la crise politique.

« Je suis convaincue que, malgré les difficultés, malgré les obstacles, Haïti continuera à se tenir fièrement debout. La force de la solidarité rendra ce pays encore plus beau et plus fort », insiste-t-elle.

Toutefois la reconstruction du pays ne semble pas être pour demain. D’aucuns se questionnent sur l’efficacité de l’aide apportée au pays au lendemain du séisme qui a tué environ 300 mille personnes. [apr 13/01/2015 06:40]