Correspondance Gerdy Jérémie
Jacmel, 13 janv. 2015 [AlterPresse] --- Cinq ans après le séisme dévastateur du 12 Javier 2010, qui a ravagé plusieurs régions d’Haïti, les conditions de vie de la population, particulièrement celles des déplacées, restent encore précaires dans le Sud –Est.
Le Sud-Est, après l’Ouest, est le département qui a été le plus touché par le tremblement de terre. Environ 374 personnes ont été tuées, dont 346 à Jacmel, et 15696 familles ont été sinistrées. 3160 bâtiments publics et non publics ont été détruits et 11293 autres endommagés, selon la Direction départementale de la protection civile (Dpc).
A Jacmel, plusieurs centaines de familles sinistrées sont encore logées dans des camps d’hébergement, dans des conditions de vie infra humaines.
Parmi les 9963 familles sinistrées enregistrées dans la métropole du Sud-Est, 336 familles soit 3755 hommes, femmes et enfants vivent sur un site d’abris provisoires, à Baudouin, dans la localité Mayard de la commune de Jacmel.
Archille Laguerre, responsable de ce campement, et des déplacés critiquent les autorités de la région qui semblent abandonner les habitants du site. Il en profite pour lancer un vibrant appel auprès des responsables à se pencher sur leur condition.
Les abris provisoires que compte le site sont pour la plupart délabrés. Les déplacés du camp Baudrouin vivent dans l’insalubrité et la promiscuité. Les conditions d’hygiène sont très critiques. Electricité, eau potable, assainissement sont entre autres les différents problèmes auxquels font face les sinistrés. Les hébergés font la selle dans des sacs en plastic noirs ou à même le sol.
Plus d’une dizaine de cas de cholera ont été enregistrés dans le camp en octobre 2014, selon Archille Laguerre.
Le site est sous l’égide de la mairie de Jacmel. Les hébergés ont un contrat de 10 ans avec la mairie, et chaque famille devrait payer 250 gourdes l’an à l’administration communale moyennant l’accès à ces services, notamment la reconstruction des abris entres autres, conformément aux exigences des hébergés, explique le responsable du site.
A l’échéance des dix ans du contrat, les sinistrés auront à payer un droit de fermage à la direction départementale des impôts, assure-t-il.
L’organisation féministe Fanm Deside déplore les mauvaises conditions de vie de ces familles victimes, 5 ans après la terrible catastrophe.
A travers une note de presse, Fanm Deside dit constater que la situation socio-économique de la population se dégrade, en particulier celle des femmes, décapitalisées par le séisme.
Les familles font face à de grandes difficultés économiques qui les empêchent de pourvoir à leurs besoins, même les plus élémentaires.
Des jeunes filles se prostituent pour survivre, et par conséquent, elles sont souvent victimes de grossesses non désirées et de maladies infectieuses, déplore Marie Ange Noel, coordonatrice de Fanm Deside.
L’organisation féministe, plaide en faveur d’un meilleur accompagnement des victimes, à travers un programme de logements sociaux et d’appui économique. [gj kit gp apr 13/01/2015 06 :35]