P-au-P, 12 janv. 2015 [AlterPresse] --- Des sinistrés actuellement relogés, à travers des programmes mis en place par les organismes non gouvernementaux ou le gouvernement lui-même déplorent que leur espoir d’être bien logé.
Si le nombre de camps dans la capitale haïtienne et ses environs a considérablement diminué jusqu’à être presqu’invisibles, au point que les autorités se vantent d’avoir relogé les sinistrés, la réalité continue d’être sombre pour ces anciens habitants des abris temporaires, et leur espoir d’avoir accès à des logements convenables est anéanti.
Marie Claude, a habité dans le camp Cosbami à cité Soleil, fameux bidonville situé au nord-ouest de la capitale haïtienne, depuis janvier 2010 jusqu’au mois de septembre 2014.
Elle est relogée dans le cadre d’un programme mis en œuvre par l’Organisation mondiale pour les migrations (Oim).
« On avait bon espoir, on croyait qu’on allait bénéficier de programmes de construction de maisons pour les sinistrés. L’espoir est bafoué », déclare Marie Claude.
Les 20 000 gourdes qu’ils nous ont données ne représentent pas grand chose par rapport à nos besoins, explique-t-elle. Cela n’a servi qu’au paiement du loyer.
Avoir accès à des logements construits dans le cadre de programmes de logements sociaux, lesquels seraient loués aux sinistrés, est le rêve que nourrissait cette mère de 3 enfants.
Des fois Marie Claude se lève sans savoir ce qu’elle va manger au cours de la journée.
Déjà, elle s’inquiète de ce qu’elle fera au mois de septembre 2015, quand prendra fin la période d’un an de loyer quelle a payée.
Il est plutôt clair dans l’esprit de Marie Claude que « tous ces 20 000 gourdes données aux sinistrés pour laisser les camps auraient pu servir pour débuter la construction de villages d’accueil avec des maisons décentes ».
C’est aussi la position de Rosemond, qui a été membre de la coordination du camp "Immaculée", toujours à Cité-soleil, de 2010 à 2014.
Il considère le fait de reloger les sinistrés, sans leur offrir des possibilités pour entreprendre des activités économiques afin de pouvoir prendre soin de leur familles, comme « une aggravation de leur situation ».
« Aucun gouvernement, aucune équipe d’assistance n’a pensé à changer les conditions de vie des gens. L’idée, c’était de se débarrasser d’eux », a déplore Rosemond.
Thénor, qui fréquenté plusieurs camps avant d’être enfin relogé grâce à ses initiatives personnelles demande au chef de l’État Michel Martelly : « où sont les maisons qu’il avait promises lors de sa campagne ? ».
Thénor se demande pourquoi ces maisons ne sont pas arrivées dans le pays.
Beaucoup savent que la relocalisation ne sera jamais la solution à un problème de logement, qui n’a fait que se dévoiler le 12 janvier 2010. [srh apr 12/01/2015 9:30]