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Haïti-Séisme/ 5 ans : Vers la fin de la première phase des travaux du « Mémorial du 12 janvier »

Par Stephen Ralph Henri

P-au-P, 08 janv. 2015 [AlterPresse] --- La première phase d’édification du ‘’mémorial du 12 janvier’’, situé à Titanyen (morne Saint Christophe) à environ 8 kilomètres au nord de la capitale, devrait être finie, d’ici le lundi 12 janvier 2015, pour accueillir la cérémonie officielle marquant les 5 années du dévastateur séisme ayant emporté plus de 200 mille personnes.

Cette information émane du directeur général du ministère de la culture, Stefan Malebranche, contacté par AlterPresse.

Le ministère de la culture est la principale institution publique, chargée de la réalisation de cet ouvrage.

Déjà le 12 janvier 2014, la maquette était exposée.

Une clôture a été dressée, mais les travaux n’ont vraiment repris qu’au mois d’octobre 2014 pour être renforcés au début du mois de décembre 2014, suivant des informations recueillies sur le terrain le lundi 5 janvier 2015.

Suivant le plan, cette première étape consiste en la construction d’une bonne partie des murs de la structure, en particulier celui du fond (où seront placés des gardiens du temps) et un portail métallique.

Les fameux « gardiens du temps » seront installés lors de deux prochaines étapes des travaux.

« Je sais qu’il y aura une cérémonie officielle là-bas », affirme Malebranche, qui escompte la fin des travaux pour l’été 2015.

Sur les lieux, c’est un ouvrage en cours.

Plus d’une centaine d’ouvriers s’affairent sous un soleil brûlant : brassage de mortier, transport d’eau, de pierres et de blocs.

Certains portent des casquettes, d’autres utilisent des maillots pour se couvrir la tête ou un papier d’emballage de ciment.

On ne remarque plus la base en céramique noire, sur laquelle était posée une grosse pierre symbolique, toujours présente par contre.

Cette pierre fera partie de la structure finale. Au-dessous de celle-ci, on envisage de mettre de la terre venue des quartiers, qui étaient les plus touchés, explique à AlterPresse un responsable sous le couvert de l’anonymat.

La face du mémorial, lequel sera édifié sur 16 hectares de terre, sera tournée vers la ville de Léogane (au sud de la capitale), où l’épicentre du tremblement de terre du 12 janvier 2010 a été observé.

En attendant, au milieu du chantier, l’étendard national bleu et rouge se dresse, un peu déchiré, amarré à un petit poteau en bois.

Cette bannière, qui aurait été trouvée, sans aucun ossement, lors des fouilles effectuées pour réaliser les travaux, devrait être exposée dans un musée, selon un responsable du chantier.

Les croix en bois sont toujours plantées dans le sol, un peu partout dans la zone. Une, plus ou moins grosse, en fer, domine le chantier depuis une petite élévation du terrain.

Ce site, de Titanyen, avait reçu la majeure partie des dépouilles des Haïtiennes et Haïtiens, tués dans le tremblement de terre, de magnitude 7.2 sur l’échelle de Richter, survenu le 12 janvier 2010.

Parallèlement à l’existence du monument dans la zone, se dresse, au fur et à mesure, un bidonville de maisonnettes en toiles, en tôles, en bâches ou en béton.

Le mémorial, en chantier à Saint Christophe, constitue la première initiative de ce genre, parmi les autres entreprises par l’État, à atteindre cette phase d’avancement.

Dans un premier temps, en 2010, un comité établi par le gouvernement de l’époque avait promis de construire un mémorial à l’emplacement de la place Geffrard au centre-ville de Port-au-Prince.

Rien n’a été fait à date, y compris les autres aspects de ce projet.

Le 12 janvier 2011, les autorités ont même posé une première pierre, en vue de la construction d’un autre lieu symbolique à quelques mètres des ruines du palais présidentiel, sur le site de l’ancienne direction générale des impôts (Dgi).

Aujourd’hui, un bâtiment, qui logera le ministère de l’intérieur, y est en construction. [srh kft rc apr 08/01/2015 12:10]