P-au-P, 06 janv. 2014 [AlterPresse] --- Max Elibert, membre du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj) dénonce une situation d’étouffement et des nominations arbitraires au sein du système judiciaire haïtien, dans une interview accordée à AlterPresse.
Ces derniers temps, l’appareil judiciaire est affaibli de façon générale, notamment par des nominations en masse, effectuées dans des greffes, des tribunaux et des parquets du pays par le ministère de la justice.
Où le pays va-t-il trouver de l’argent pour payer tous ces employés que le ministère de la justice est en train de nommer ?, s’interroge Elibert.
Beaucoup d’administrateurs, de techniciens, de greffiers sont nommés dans des tribunaux et des parquets qui crient à l’étouffement, rapporte t-il.
« Ces nominations sont des charges qu’on fait endosser au peuple haïtien. On est en train d’étouffer la magistrature, le système judiciaire », déplore t-il.
Déjà à l’automne 2014, une vague de nominations dans les tribunaux sans l’aval du CSPJ, a été dénoncée par le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh). Le Ministère de la justice avait réfuté les accusations selon lesquelles il avait agi à l’insu de l’organe de référence du pouvoir judiciaire.
Ce rebondissement concernant les nominations dans le système judiciaire se produit au moment où la démission du président du Cspj, Anel Alexis Joseph, est attendue après avoir été recommandée par une commission consultative présidentielle au chef de l’Etat Michel Martelly pour trouver une issue à la crise politique actuelle.
Max Elibert encourage le président du Cspj à se sacrifier pour pouvoir contribuer à un meilleur fonctionnement du système judiciaire haïtien.
La démission d’Anel Alexis Joseph constitue « un préalable incontournable à une solution politique et institutionnelle » de la crise qui secoue le pays, a estimé la Fédération des Barreaux d’Haïti (Fbh). [emb apr 06/12/2015 12:05]