P-au-P, 30 déc. 2014 [AlterPresse] --- Une frange de l’opposition politique tient une nouvelle journée de manifestation dans la capitale haïtienne moins de 24 heures après la signature d’un accord entre les 3 pouvoirs de l’État, prévoyant la prorogation du mandat du parlement, la formation d’un nouveau conseil électoral et l’organisation des prochaines élections.
La Table de concertation regroupant le Mouvement patriotique de l’opposition démocratique (Mopod) et la nouvelle plateforme politique Pitit Dessalines ont organisé cette journée avec le même mot d’ordre, le départ du président Michel Joseph Martelly.
Un nouveau nom, K-Plim (Evans Paul, nouveau premier ministre nommé suite au rapport de la commission consultative présidentielle) entre dans le rang des décriés, à côté du président Michel Martelly.
Ils sont tous deux « des criminels », lancent les manifestants.
« Vle pa vle fok Matelly ale », (Qu’on le veuille ou non, Martelly doit partir), ont scandé les participants à cette manifestation, une nouvelle fois, malmenée par les agents du Corps d’intervention et du maintien de l’ordre (Cimo).
Les agents du Cimo ont dispersé les manifestants à coups de gaz lacrymogène et de canon à eau irritante.
Les manifestants ont aussi dénoncé l’accord trouvé entre les 3 pouvoirs.
Pour eux cela ne veut rien dire.
Serge Jean Louis, secrétaire du comité de pilotage du Mopod, dans un court entretien avec AlterPresse, bien avant le début de la nouvelle manifestation, estime que cet accord n’offre aucun « avantage » pouvant permettre de résoudre l’actuelle « crise pluridimensionnelle »
C’est la « confirmation que l’exécutif est en train de craquer », a-t-il ajouté.
Pour sa part le porte-parole de la plateforme Piti Desalin, Assad Volcy, déclare que cette entente entre les 3 pouvoirs n’a aucun sens pour sa plateforme.
Il dénonce également le fait que le nouveau premier ministre nommé Evans Paul ne soit « pas cohérent ».
Le président du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj) Anel Alexis Joseph est une des personnalités qui devait démissionner, comme un sacrifice à faire pour sortir le pays de sa crise, suivant les recommandations d’une commission consultative présidentielle.
Or, il est l’un des signataires du document servant de cadre aux trois pouvoirs pour organiser les élections, souligne Volcy.
La prolongation du mandat des sénateurs jusqu’au mois de septembre 2015 et de celui des députés jusqu’à avril 2015 sont parmi les conditions de cette nouvelle entente. [srh gp apr 30/12/2014 15 :20]