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Haïti-Tourisme : Trois personnes noyées en 8 jours dans le Sud-Est

Correspondance Gerdy Jérémie

Jacmel, 09 janv. 2015 [AlterPresse] --- En huit jours, trois personnes sont mortes noyées dans le Sud-Est, selon les informations obtenues par l’agence en ligne AlterPresse.

Dans l’après- midi du vendredi 2 janvier 2015, Dalens Edouardzin, un adolescent âgé de 16 ans, originaire de la commune de Delmas (Ouest), s’est noyé dans la mer, près de la plage de Raymond les bains, dans la commune de Cayes-Jacmel, située à 15 km, à l’est du chef-lieu du Sud-Est, Jacmel.

Le corps de la victime n’a été retrouvé que le samedi 3 janvier 2015.

Le jeune Edouarzin est la troisième victime de noyade rencensée en 8 jours.

Deux hommes, Alec Depestre (41 ans), Khoëler Dépestre (50 ans), sont morts noyés, près d’une plage publique dans la commune de Cayes-Jacmel, dans l’après-midi du vendredi 26 décembre 2014.

Ces deux frères, originaires de Jacmel, vivaient aux Etats Unis d’Amérique depuis plus d’une vingtaine d’années.

Entrés en Haïti, le jeudi 25 décembre 2014, pour passer les vacances de Noël et le nouvel an avec leur mère, Laure Laroche, âgée de 80 ans, ils sont morts alors qu’ils nageaient au large de la plage publique Timouyaj (Petit mouillage), en compagnie d’autres membres de la famille.

Alec Depestre aurait été attiré par le courant. Son frère aîné, Khoëler Depestre, est mort lui aussi en essayant de le sauver, sous l’oeil impuissant de leur famille.

Selon les informations recueillies par AlterPresse auprès d’une personne proche de la famille, Alec Dépestre serait mort en laissant derrière lui sa fiancée enceinte avec qui il s’apprêtait à se marier.

Joël Jean-Baptiste, un ami de la famille, déplore la disparition des frères Dépestre. Il critique le manque de sécurité sur les plages publiques, où généralement les visiteuses et visiteurs sont exposés à de graves dangers liés aux courants marins, caractéristiques du Sud-Est sur l’île d’Haïti.

Il fustige, par ailleurs, le « comportement insouciant et irresponsable » des autorités de la zone, notamment de la protection civile et du bureau départemental du tourisme dans le Sud-est, qui n’auraient fait aucun effort réel pour sécuriser les plages publiques en vue d’assurer la protection des touristes, visiteuses et visiteurs, qui les fréquentent.

« C’est une plage très dangereuse par période. Il aurait du y avoir des panneaux d’instruction pour limiter les baignades. Il y a une sorte de courant qui traverse la mer dans cette zone, malgré son calme apparent. C’est connu des riverains. Mais les visiteuses et visiteurs elles et eux, qui n’en savent rien, s’y aventurent à leur péril », témoigne Jean-Baptiste.

Presque chaque année, en saison estivale ou durant d’autres périodes de vacances, des victimes sont enregistrées à la mer dans le département Sud-Est.

Malgré leur campagne de publicité pour faire du Sud-Est une destination touristique, les autorités, qui ne mesureraient pas encore le risque qu’encourent les touristes sur les plages publiques, tardent à prendre les mesures de sécurité appropriées.

Le 25 août 2013, le citoyen Jean Edwing Macéant, âgé de 28 ans, originaire de l’Ouest, périt noyé sur cette même plage, alors qu’il participait à un camp d’été. [gj apr 09/01/2015 1:20]