Correspondance Gerdy Jérémie
Jacmel, 26 déc. 2014 [AlterPresse] --- Les Jacméliennes et Jacméliens forment le voeu de voir résoudre, en 2015, les problèmes d’électricité et d’eau potable, auxquels ils font face inexorablement, selon les témoignages recueillis par l’agence en ligne AlterPresse.
Le phénomène du blackout et de coupures intempestives du courant électrique public sévit, depuis plusieurs mois, à Jacmel, s’alarment les habitantes et habitants qui s’impatientent, également, de voir couler de l’eau potable dans leurs robinets.
L’électricité public et l’eau potable, fondamentales dans la vie quotidienne, restent encore un luxe dans le département du Sud-Est.
Depuis tantôt dix ans (2004), Jacmel fait face à un rationnement sévère d’électricité publique. Une situation, qui a déjà suscité des remous et soulèvements populaires.
En plus de l’insécurité et d’un ralentissement considérable des activités économiques dans le département, la pénurie d’électricité publique favoriserait la délinquance et la débauche des jeunes, selon les témoignages recueillis par AlterPresse.
Des entrepreneurs seplaignent des déficits liés au coût de l’énergie, enregistrés dans leurs affaires, à cause des débours consentis dans l’achat et l’utilisation de génératrices, lesquelles consomment beaucoup de carburant. Ce qui serait moindre si leurs entreprises étaient alimentées régulièrement en électricité publique.
« Nous sommes contraints de nous procurer un système alternatif d’énergie. Ce qui nous oblige à dépenser plus pour fournir les services », se désole un entrepreneur à Jacmel, ajoutant être confronté à d’énormes difficultés pour joindre les deux bouts dans son entreprise.
La plupart des consommatrices et consommateurs subissent les contrecoups de la rareté d’électricité publique dans la capitale du département du Sud-Est, d’autant que leur pouvoir d’achat reste faible et tend à diminuer face à la hausse des prix des biens essentiels.
Ebénistes, ferronniers, couturiers, professionnelles et professionnels de petites et moyennes entreprises (Pme), sont souvent aux abois face au manque d’électricité publique, qui tend à paralyser leurs activités.
En plus d’être souvent confrontés à des clientes et clients remontés quant aux délais de contrats non honorés à temps, ces professionnels doivent répondre de l’exigence de paiement des prêts, qu’ils ont contractés auprès d’entreprises financières, et surtout des obligations familiales, telles le paiement de loyer et autres.
Rationnement du courant électrique est le mot d’ordre du centre semi autonome d’électricité d’Haïti à Jacmel, depuis plusieurs mois.
Le directeur départemental de la compagnie publique Electricité d’Haïti (Ed’h), Midas Dieujuste, se plaint du manque de capacité du réseau à desservir la population.
« L’extension » (le raccordement) aux périphéries du centre-ville de Jacmel, effectuée sur le réseau de la centrale thermique de l’Ed’h de Jacmel, l’état défectueux de plusieurs moteurs seraient les principales causes du rationnement du courant électrique public, à en croire Dieujuste.
Manque criant d’eau potable
L’eau potable, un des besoins vitaux d’une communauté humaine, manque beaucoup dans la communauté jacmélienne.
A travers un projet d’adduction d’eau potable, la direction nationale de l’eau potable et de l’assainissement (Dinepa), via son bureau départemental, a enclenché des travaux visant à apporter des changements dans le réseau.
Ce projet de deux ans (juin 2012 - juin 2014) devrait permettre aux habitantes et habitants d’accéder au précieux liquide.
Six mois après la date d’échéance du projet, une bonne partie de la population n’a toujours pas d’eau dans les robinets.
Toute visiteuse ou tout visiteur, se rendant dans le Sud-Est, observedes rues défoncées, où la Dinepa, depuis 2013, passe des tuyaux et installe des compteurs.
Le lundi 22 décembre 2014, des membres de la localité des Orangers, section communale bas Cap-Rouge, ont exprimé violemment leur frustration face à la lenteur de la Dinepa à exécuter ce projet.
Ils dénoncent ce qu’ils appellent des manœuvres de l’institution pour établir un système de captage des sources de la localité, au détriment de la zone, mais au profit des abonnés du centre-ville de Jacmel.
Les protestataires en colère ont saccagé les compteurs, installés par la Dinepa pour le compte de ses abonnés.
Beaucoup d’abonnés critiquent, par ailleurs, le mode de travaux effectués, qui auraient détruit les fontaines publiques, alors que nombre de personnes n’ont pas les moyens de s’abonner à la compagnie publique d’eau potable. [gj kft rc apr 26/12/2014 1:15]