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Haïti-RD : Les marchandes et marchands en désarroi à Anse-à-Pitres

Correspondance Pénia Bonicet

Anse-à-Pitres, 25 déc. 2014 [AlterPresse] --- Des marchandes et marchands, originaires d’Anses-a-Pitres (frontière commune avec la ville dominicaine de Pedernales), dans le département du Sud-Est d’Haïti, sont confrontés à de graves difficultés financières, ces derniers temps, à cause de l’interdiction de certains produits locaux au marché binational, observe l’agence en ligne AlterPresse.

Le commerce et l’agriculture sont les principales activités de la population anse-à-pitroise.

Le riz, le clairin (dérivé de la canne à sucre) et les boissons gazeuses, sont ces produits locaux haïtiens, qui ne sont pas admis au marché frontalier de Pedernales.

Le fonctionnement des activités économiques à Anse-à-Pitres souffre de l’interdiction, par les autorités dominicaines, des produits haïtiens au marché binational.

La fréquentation du marché binational devient quasiment nulle, avec cette restriction imposée par la République Dominicaine.

Les marchandes et marchands venant d’Anse-à-Pitres déplorent de ne pas pouvoir écouler leurs produits au marché frontalier. Ils sont obligés de se rendre clandestinement au marché d’Oviedo (République Dominicaine), à huit kilomètres de route environ de Pedernales, pour écouler leurs produits.

Le parcours Pédernales / Oviedo est payé 100.00 pesos (1 peso dominicain = 1.15 gourde ; US $ 1.00 = 47.00 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes aujourd’hui).

« Je vends du clairin et de l’ail. Mais je ne peux pas les écouler au marché binational, à cause de l’interdiction par les autorités dominicaines. Je m’arrange avec un chauffeur, que je paye 500.00 pesos pour le trajet, afin de pouvoir aller au marché Oviedo », confie une détaillante.

« Il y a des militaires, sur la route, pour contrôler le transport public. S’ils trouvent les marchandise interdites, ils les confisquent », explique-t-elle.

Afin de mener leurs activités commerciales, la plupart reconnaissent avoir contracté des prêts, qu’ils éprouvent des difficultés à rembourser, faute d’activités commerciales suffisantes.

« Je fais des emprunts à la banque pour faire ce commerce. Je n’arrive pas rembourser, à temps, le crédit, à cause du manque d’activités à Anse-à-Pitres », souligne la commerçante Lèlène Césaire.

Désemparés par cette situation, les détaillantes et détaillants demandent aux autorités haïtiennes d’intervenir.

Les associations de femmes et de petits marchands ne manquent pas de dénoncer la situation. Elles réclament, des autorités haïtiennes, une solution urgente à ce problème. [pb kft rc apr 25/12/2014 4:15]