P-au-P, 18 déc. 2014 [AlterPresse] --- L’initiative de mise en place du Mouvement patriotique démocratique et populaire (Mpdp) appelle à la vigilance, à l’occasion des 100 ans du vol de la réserve d’or du pays par les Etats-Unis d’Amérique.
Le 17 décembre 1914, les marines américains ont emporté la réserve d’or du pays, qui était entreposée à la Banque nationale de la République d’Haïti (Bnrh), réserve estimée à l’époque à 500 mille dollars.
Le vol de 1914 aurait été possible grâce à la complicité des dirigeants de la Bnrh et des manigances de la National City Bank. Cette dernière aurait manœuvré pour empêcher l’Etat haïtien d’avoir accès à l’argent, placé chez elle, aggravant, ainsi, la situation du pays par une crise économique et financière, signale l’initiative Mpdp.
« Cette pression monétaire… avait pour but de briser la résistance de beaucoup d’autorités haïtiennes de l’époque, qui refusaient de céder le contrôle des douanes et finances du pays aux Américains ».
Le vol de la réserve d’or a servi de préparation à l’occupation en 1915, ajoute l’Initiative Mpdp.
Aujourd’hui (fin 2014), la situation n’est pas différente, juge-t-elle.
La seule différence, c’est que le pays se trouve sous une occupation Organisation des Nations unies (Onu)/Etats-Unis d’Amérique.
Les Etats-Unis d’Amérique chercheraient à piller les réserves de bauxite, d’or, de cuivre et de pétrole, qui se trouvent dans le sous-sol et la mer, affirme l’initiative, évoquant, en même temps, des contrats de vente occultes des îles adjacentes, l’accaparement des terres paysannes au profit de « grands capitalistes ».
« Mais, ils cherchent à détruire une série de barrières juridiques dans la Constitution de 1987 et psychologiques chez la population, avant d’aboutir au pillage des ressources naturelles et minières du pays ».
L’initiative Mpdp met en garde la population contre une manipulation, semblable au contexte 1914-1915, et appelle à la vigilance, pour contrer une tentative de réforme constitutionnelle favorable au pillage des ressources naturelles du pays.
Le gouvernement de Laurent Lamothe démissionnaire n’a jamais caché son intention de permettre à des compagnies étrangères d’exploiter les richesses du sous-sol haïtien.
Dans ce cadre, une nouvelle loi minière est en préparation avec l’appui de la Banque mondiale, mais sans consultation de la société haïtienne.
Depuis 2012, des voix s’élèvent dans le secteur des mouvements sociaux contre une catastrophe économique et écologique, annoncée avec l’exploitation des mines.
Le Sénat haïtien a même demandé, fin 2013, un arrêt des opérations d’exploration des réserves du sous-sol en Haïti. [kft rc apr 18/12/2014 12:35]