P-au-P, 18 déc. 2014 [AlterPresse] --- Environ une vingtaine d’organisations sud-américaines continuent d’appeler au retrait complet et immédiat des troupes de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah).
Dans une déclaration, le 15 décembre 2014, ces organisations réclament également justice et réparation pour les victimes de l’épidémie de choléra qui a éclaté en Haïti à la faveur des mauvaises conditions sanitaires dans un camp de casques bleus népalais en 2010.
En octobre 2014, le conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu) a approuvé un mandat d’un an supplémentaire (jusqu’en octobre 2015) au profit de la Minustah.
Pourtant, « la crise politique et sociale, que connaît actuellement le peuple haïtien, nie tous les arguments invoqués pour justifier le maintien de sa présence », soulignent ces organisations sud-américaines signataires de la déclaration du 15 décembre 2014.
Les pays pourvoyeurs de troupes ainsi que les Etats-Unis d’Amérque, le Canada et la France ne feraient qu’asseoir leur ingérence dans les affaires politiques haïtiennes.
« Les évidences se multiplient, au quotidien, que la Minustah laisse à ces pays le champ libre pour se concentrer sur l’occupation politique et économique », qui passe par « l’exploration pétrolière et minière, l’expansion du tourisme de luxe, l’agro-industrie d’exportation et les zones franches ».
2015 ramènera les 100 ans de la première occupation américaine d’Haïti.
Cette occupation a débuté après que les marines ont emporté, le 17 décembre 1914, les réserves d’or haïtiennes.
Les organisations sud-américaines réclament la restitution de l’or volé ainsi que la réparation des crimes commis durant les occupations.
« Nous sommes solidaires avec le peuple haïtien et nous appuyons pleinement leur lutte pour récupérer leur souveraineté, pour exercer leur autodétermination et pour mettre fin à la cession et au saccage de leurs vies et de leurs ressources naturelles », insistent-elles.
Une vaste campagne pour le retrait de la Minustah a été lancée sur tout le continent américain, pour pousser au retrait des casques bleus présents en Haïti.
Cette revendication reçoit, de temps à autre, un écho politique.
En Uruguay, le gouvernement a, à plusieurs reprises, menacé de rappeler ses soldats au sein de la Minustah, si le président haïtien Michel Martelly n’assurait pas l’organisations d’élections dans son pays. [kft rc apr 18/12/2014 10:20]