P-au-P, 22 déc. 2014 [AlterPresse] --- Des services gratuits en consultations et planning familial, suivis de distribution de médicaments, ont été offerts, le mardi 16 décembre 2014, à des familles vulnérables vivant dans la section communale de Baie d’Orange (Sud-Est), observe l’agence en ligne AlterPresse.
Des dizaines d’habitantes et d’habitants, pour la plupart des femmes dont certaines portant des enfants, se sont mis à la file indienne pour recevoir leur carte d’accès aux services de cliniques mobiles.
Ces services sont mis en œuvre par le Ministère de la santé publique et de la population (Mspp) en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour la population (Unfpa).
La prise en charge des personnes a été assurée par des cliniques prénatales, pédiatriques, pour adultes et de santé de la reproduction.
120 consultations générales ont été effectuées pour des adultes dont la plupart sont âgés entre 25 ans et 64 ans. 85 % de femmes ont été auscultées par rapport à 35 % d’hommes.
On compte également 90 consultations pédiatriques et 26 prénatales.
« Des organisations ont l’habitude d’effectuer ce genre d’activités mais pour de l’argent. Beaucoup de paysans qui ne possèdent pas 100 gourdes n’ont en général pas accès à ces services. Aujourd’hui, c’est gratuit, il y a plus que cinq cent personnes », se réjouit un dirigeant du « Rassemblement des paysannes et paysans de Baie d’Orange », Jean Claude Jean Pierre.
Souffrant de douleur aux reins et de troubles de la vision, le cultivateur Mérigène Claude, le regard plein d’espoir, est en quête de solution à ses maladies qu’il endure depuis des années.
« Je viens de loin. Là où j’habite il n’existe pas de centre de santé. Je me rends habituellement jusqu’à Jacmel pour me faire soigner », indique Claude qui dit espérer moins de carence en soins de santé à Baie d’Orange grâce à cette activité de cliniques mobiles.
Parallèlement aux activités de cliniques mobiles, un film documentaire sur Baie d’Orange a été projeté dans l’enceinte de l’église Cœur de Jésus de la pentecôte d’Haïti, dirigée par le pasteur Eliané Jean Pierre pour sensibiliser la population sur l’importance du planning familial comme moyen d’éviter les grossesses précoces et non désirées, très courantes dans la zone.
Réalisé par le Mspp et l’Unfpa, il y a plus d’un an, ce documentaire est souvent utilisé en Haïti et à l’étranger comme un plaidoyer sur le sort des familles à Baie d’Orange.
Lors de cette projection, les femmes ont été appelées à contrôler leur capacité d’enfanter en faisant usage des méthodes de planning familial.
« La population avait soif de cette activité parce qu’elle n’a pas accès à un dispensaire », exprime Eliané Jean Pierre, l’air visiblement satisfait.
Des actions permanentes encouragées
Espérant un suivi dans ces activités de soins de santé et de planification familiale, le coordonnateur du Conseil d’administration de la section communale (Casec) de Baie d’Orange, Lissage Généus, appelle toutefois à des actions plus permanentes comme la mise en place d’un centre de santé pour empêcher le décès de nombreuses femmes enceintes.
« Quand une femme est enceinte à Baie d’Orange, c’est un calvaire pour elle pendant les neufs mois de grossesse et après l’accouchement. (…) plusieurs femmes sur le point d’accoucher sont mortes durant leur transport à l’hôpital », rapporte Généus pour justifier la nécessité de créer un centre de santé à proximité des familles vivant à Baie d’Orange.
« Nous voulons apporter des soins de santé le plus loin possible et pour tout le monde. La santé ne peut pas être réservée à une partie alors que la majorité en est privée », estime le responsable de la direction de la santé de la famille au Mspp, Reynold Grand Pierre. Il souligne que cette activité de cliniques mobiles constitue une première réponse du ministère aux problèmes de santé existant à Baie d’Orange.
Au delà des soins de santé
En plus de l’absence d’un centre de santé à Baie d’orange, de nombreux services de base comme l’accès à l’eau potable sont inexistants.
L’eau de pluie, stockée dans des réservoirs, constitue la seule source d’approvisionnement pour les habitants de cette zone privée du strict minimum.
La malnutrition représente aussi l’un des fléaux qui sévissent à Baie d’Orange. [emb kft gp apr 22/12/2014 9 : 30 ]