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Troubles à Port-au-Prince : 3 policiers tués

P-au-P., 30 sept. 04 [AlterPresse] --- Le centre commercial de Port-au-Prince a connu ce 30 septembre une situation de forte tension, au cours de laquelle 3 policiers ont été tués par balles, plusieurs autres blessés et des dégats matériels enregistrés.

« La police fait face à des actions terroristes », a déclaré en fin d’après-midi à la presse le ministre de la justice, Bernard Gousse, quia été interrogé sur les troubles qui se sont produits à la capitale. Gousse a affirmé que des assaillants ont emporté le corps d’un agent de police blessé par balles.

Le Premier Ministre Gerard Latortue a promis que les assassins des policiers seront retrouvés et il a fait savoir que « nous luttons ».

Dans la matinée, le Directeur Général de la police, Leon Charles a indiqué que depuis la veille des individus armés sèment le trouble dans divers quartiers et 2 policiers ont été blessés par balles près du quartier de La Saline, au bas de la ville.

Ce 30 septembre, des individus armés ont attaqué des véhicules et cassé des pare-brises au centre-ville, tandis que des tirs persistants ont été entendus dans plusieurs quartiers et des passants menacés.

Cette situation a perturbé une partie des activités commerciales et sociales, malgré le déploiement de quelques patrouilles policières accompagnées par des détachements de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haiti (MINUSTAH).

L’ex maire de Port-au-Prince, Evans Paul, dirigeant du parti Convention Unité Démocratique a critiqué l’attitude du gouvernement et a appelé les ministres de l’Intérieur et de la Justice à « prendre leurs responsabilités ».

Evans Paul a également déploré le comportement de la police. « Je ne comprends pas ce qu’a fait la police aujourd’hui », a-t-il affirmé, soulignant que des informations circulaient depuis quelques temps sur ce qui se tramait.

Evans Paul a déclaré que les partisans de Lavalas (le parti de l’ex président Jean Bertrand Aristide) ont « prouvé qu’ils sont des violents ». Il a appelé les dirigeants de ce parti à « faire part de leur position à propos des délinquants qui prennent la population en otage ».

L’ex député lavalas, Gilbert Angerville, porte-parole du parti Famille Lavalas a nié toute responsabilité de son parti dans les événements de ce 30 septembre. Il a de préférence accusé le gouvernement et la police « de payer des bandits pour créer une situation de violence de manière à accuser Lavalas ».

Pour l’ex député la situation qui s’est produite dans la capitale a été un prétexte pour interdire une marche prévue par des partisans de l’ex président Aristide pour commémorer l’anniversaire du coup d’état militaire du 30 septembre 1991 contre Aristide lors de son premier mandat.

L’ambassadeur des Etats-Unis en Haïti, James Foley, a condamné les violences de ce 30 septembre. Il a considéré l’ « insécurité » comme « le plus grand défi » que doit affronter la population haitienne. La situation de violence « est contre l’intérêt du peuple », a-t-il dit. « Le pays a besoin de paix », a-t-il ajouté.

Le diplomate américain a exprimé l’espoir que la situation va changer à Haïti avec l’appui de la Mission de Nations Unies pour la Stabilisation de Haïti (MINUSTAH).

Au Cap Haitien (Nord), deuxième ville d’Haiti, une marche de partisans lavalas s’est également terminé dans un mouvement de panique et 2 personnes ont été arrêtées par la police. [gp apr 30/09/2004 20:00]