P-au-P, 16 déc. 2014 [AlterPresse] --- Le secrétaire d’Etat américain John Kerry appelle à un accord politique définitif pour résoudre la crise pré-électorale et éviter un « retour en arrière » en Haïti, dans une déclaration transmise ce 16 décembre aux médias par l’ambassade des Etats-Unis à Port-au-Prince.
Annoncé avec insistance par la presse pour une visite officielle le week-end écoulé qui n’a pas eu lieu, John Kerry pense qu’il y a eu des « concessions de toutes parts ».
« L’annonce du Premier Ministre Lamothe de sa démission est une preuve de l’engagement de l’Exécutif haïtien à résoudre la situation. Le Parlement et les leaders politiques haïtiens ont aussi travaillé sérieusement afin de préserver l’intégrité des institutions démocratiques haïtiennes », indique la déclaration.
Laurent Lamothe a démissionné dans la nuit du 13 au 14 décembre. Le président du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire(Cspj), Anel Alexis Joseph ainsi que les conseillers électoraux devraient le suivre, dans le cadre de l’application des recommandations d’une commission consultative mise en place par le président Michel Martelly.
John Kerry dit saluer le travail de la commission et « les efforts courageux » de Martelly. Les recommandations de la commission constituent « un point de départ » vers un consensus, considère-t-il.
L’une de ces recommandations est une trêve entre le pouvoir et l’opposition. Pour l’instant, les manifestations de rue appelant Martelly à imiter son premier ministre se multiplient dans plusieurs villes du pays.
Kerry, dans sa déclaration, appelle à « un accord définitif sur tous les problèmes non résolus » qui serait respecté « en bonne foi ». Le chef de la diplomatie américaine souligne que cet accord doit favoriser l’organisation des élections dont le calendrier doit être fixé « le plus vite possible ».
« Beaucoup trop de progrès ont été réalisés depuis le tremblement de terre pour courir le risque de retourner en arrière », affirme John Kerry.
Alors que le pays s’achemine vers le 5e anniversaire du terrible tremblement de terre qui a ravagé son centre économique et fait des centaines de milliers de morts, un vide institutionnel fait office d’épée de Damoclès.
Avec seulement 10 sénateurs en poste le 12 janvier 2015, le parlement sera dysfonctionnel. Le Sénat souhaite le maintien en poste de la 49e législature. Un souhait non pris en compte par la commission consultative. [apr 16/12/2014 15 :00]