Jacmel, 11 déc. 2014 [AlterPresse] --- L’audition des policiers nationaux, Alex Céus alias Aly et Daniel Erickson Jean, agresseurs de la journaliste Gerdy Jérémie le 10 novembre 2014, est, de fait, renvoyée sine die ce jeudi 11 décembre 2014 pour des motifs non évoqués, a observé l’agence en ligne AlterPresse.
Les parties, demanderesse et défenderesse, étaient, pourtant, présentes de même que l’homme-juge de siège Monique Jean.
Accompagnés d’autres agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh), Céus et Jean, qui étaient revêtus de l’uniforme de l’Unité départementale de maintien d’ordre (Udmo), ont laissé, vers 11:00 am locales (16:00 gmt), la salle d’audience du tribunal civil de Jacmel.
Les 2 policiers nationaux ont, entre-temps, essuyé un mouvement de l’assistance qui, bruyamment et avec beaucoup d’émotion, réclamait justice pour la journaliste Gerdy Jérémie, brutalisée dans l’exercice de ses fonctions en novembre dernier.
Portant des vêtements de couleur noire pour la circonstance, beaucoup des collègues journalistes de la consœur Jérémie s’étaient également mobilisés pour l’occasion de l’audience du 11 décembre 2014, renvoyée par le tribunal correctionnel le 27 novembre, sur demande des policiers accusés après acceptation du conseil de défense.
Jusque vers 2:00 pm locales (19:00 gmt), des journalistes de Jacmel, continuaient de manifester dans l’enceinte du tribunal qui n’a pas pris siège, en exigeant des explications du doyen Robert Cadet.
Ils accusent ce dernier d’être responsable du non déroulement de l’audience prévue, d’autant que, sur les ondes de différentes stations de Jacmel, Cadet a publiquement mentionné la possibilité d’une « raison d’Etat » pour justifier un éventuel report de l’audition.
Journalistes et autres membres de l’assistance ont frappé du pied, secoué les bancs et tables de la salle d’audience, en signe de protestation.
Certains d’entre eux menacent même de bloquer le fonctionnement du tribunal civil de Jacmel, au cas où des considérations politiques entraveraient le processus judiciaire, devant conduire à l’audition des policiers nationaux Alex Céus et Daniel Erickson Jean.
« Justice pour Gerdy ; la justice élève une nation ; lajistis, pran fom ko w ; si nou pa jwenn jistis, tribinal la ap fèmen » sont quelques-uns des slogans lancés au tribunal civil de Jacmel, dans une ambiance empreinte d’émotion chez l’assistance galvanisée par sa revendication de justice.
Cadet aurait invoqué la période du déroulement d’assises criminelles, lesquelles devraient commencer le jeudi 11 décembre, selon des journalistes interrogés par AlterPresse.
Pendant que l’assistance attendait la décision sur la tenue ou non de l’audience, plusieurs chauffeurs de motos-taxis, supportés par d’autres habitants, ont entamé une manifestation improvisée au centre de la ville de Jacmel, en signe de solidarité avec la journaliste Gerdy Jérémie.
Requête au doyen du tribunal pour la fixation d’une date d’audience
« Après concertation avec la journaliste Gerdy Jérémie et ses collègues, nous allons produire une requête auprès du doyen Robert Cadet, pour qu’il adopte une ordonnance indiquant une date pour l’audience, de facto renvoyée aujourd’hui », fait savoir à AlterPresse Me. Franck Lauture du conseil de défense de Gerdy Jérémie.
Me. Lauture affirme également vouloir « rester en attente », dans la salle d’audience du tribunal, en cet après-midi du jeudi 11 décembre 2014, pour « éviter tout piège d’un éventuel jugement par défaut ».
Me Lauture s’est, toutefois, gardé d’afficher de pessimisme quant à l’éventualité qu’il n’y ait pas d’audition, avant la fin de l’année 2014, de l’affaire Gerdy Jérémie contre les policiers nationaux Alex Céus et Daniel Erickson Jean.
En dernière heure, le doyen du tribunal civil de Jacmel, Robert Cadet, a sollicité une rencontre avec l’Association des journalistes du Sud-Est (Ajse) et l’Association des journalistes haïtiens (Ajh).
La teneur des discussions n’est pas connue.
Toujours est-il que plusieurs journalistes de Jacmel ont clairement exprimé leur intention d’occuper l’espace des deux salles d’audience, jusqu’à ce que soit entendue l’affaire les opposant aux policiers Alex Céus et Daniel Erickson Jean.
Au moment de mettre sous presse, ils se trouvaient sur place, dans l’espace des deux salles d’audience, continuant d’exiger justice pour leur consœur Gerdy Jérémie. [rc apr 11 /12/2014 15 :00]
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