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Haïti-Société : Pour une identification des citoyennes et citoyens

P-au-P, 11 déc. 2014 [AlterPresse] --- L’organisation Action citoyenne pour l’abolition de la torture (Acaj) a organisé, le mardi 9 décembre 2014, un atelier de formation à l’endroit des clercs et officiers d’état civil, en vue de les sensibiliser sur l’application de l’arrêté présidentiel du 16 janvier 2014, visant l’enregistrement de toutes les citoyennes et de tous les citoyens n’ayant pas un acte de naissance.

La population n’est pas encore bien informée de l’existence de ce texte légal. Il y a une « faille » dans la mise en œuvre de l’arrêté, estime le coordonnateur général de Acaj, Urbens Dieuveuil.

L’arrêté présidentiel, paraphé par le président Joseph Michel Martelly, offre 5 années à toutes les citoyennes et tous les citoyens, dépourvus d’actes de naissance, pour régulariser leur état civil.

Pendant ces 5 années, les parents peuvent faire les déclarations tardives sans jugement préalable, comme le veut la pratique.

Des recommandations sont faites aux dépositaires d’archives, notamment les archives nationales, de fournir aux requérantes et requérants tout document demandé.

Il y a, tout de même des avancées, en dépit des limites observées, indique, pour sa part, le directeur général du ministère de la justice et de la sécurité publique (Mjsp), Roudy Jean Aly, présent pour la circonstance.

Parmi les progrès, la disponibilité de plus d’un million de formulaires et de registres spécifiques consacrant les principes de l’arrêté, la nomination de nouveaux clercs et d’officiers d’état civil et leur formation.

Des caravanes de clercs se déplacent également dans les sections communales pour desservir la population.

Il est nécessaire, toutefois, de former et de sensibiliser la population sur diverses questions, surtout celles liées à l’application de l’arrêté, entre autres, reconnait-il.

Wilfrid Bertrand, le directeur des archives nationales, appelle toutes et tous à œuvrer en vue de doter chaque enfant qui naît d’un acte de naissance.

Refuser l’accès d’une personne à une pièce d’identité, à l’acte de naissance particulièrement, « c’est lui enlever toute sa chance », souligne Bertrand.

Fondamental, l’acte de naissance est requis pour avoir tous les autres documents, tels le passeport et la carte d’identification nationale.

Aujourd’hui (décembre 2014), une partie de la population, estimée à 3 millions d’habitantes et d’habitants, qui ne possèdent pas d’acte de naissance, n’est pas reconnue par l’État. [srh kft rc apr 11/12/2014 0:30]