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Haïti-Politique : Le rapport de la commission consultative, remis à l’exécutif pour les suites nécessaires

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P-au-P, 10 déc. 2014 [AlterPresse] --- Le rapport, contenant les recommandations de la Commission consultative présidentielle, a été remis officiellement au président Joseph Michel Martelly, dans la soirée du mardi 9 décembre 2014 pour les suites nécessaires, a observé l’agence en ligne AlterPresse.

Signé par les onze commissaires, dont l’ancien sénateur Jean Gabriel Fortuné, - qui avait fait état, le dimanche 7 décembre 2014, de "divergences de classe" avec le commissaire / homme d’affaires Réginald Boulos, notamment sur la reddition de comptes, un audit de la gestion du Fonds national de l’éducation (Fne) et des fonds PetroCaribe -, ce rapport a été achevé le lundi 8 décembre 2014.

Les commissaires se sont mis d’accord sur quatre points clés, dont l’un concerne des mesures d’apaisement.

Parmi ces mesures, figurent la démission du gouvernement de Laurent Lamothe, la formation d’un nouveau Conseil électoral provisoire (Cep), la démission du président du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj), Arnel Alexis Joseph, la libération de tous les prisonniers politiques et une trêve entre l’opposition et Martelly.

Dans une interview, accordée le 8 décembre, l’ambassadrice des Etats-Unis d’Amérique, accréditée en Haïti (et qui serait en fin de mission dans le pays), Pamela Ann White, s’est prononcée en faveur du respect de l’échéance du "mandat" du président Michel Martelly.

Dans une atmosphère tendue, marquée par des protestations - devant le siège social du parti politique Fusion des socio-démocrates (Fusion) - contre toute forme d’ingérence américaine dans les affaires nationales - Ann White s’était entretenue, le mardi 2 décembre 2014, avec des membres de l’opposition qui ne cessent point de réclamer le départ de toute l’équipe au pouvoir, y compris la démission de Martelly lui-même.

Pamela Ann White laisse le sort, réservé au premier ministre Laurent Lamothe, aux mains des Haïtiennes et Haïtiens, de l’intéressé lui-même et de Martelly.

« Il y a un calendrier, qui doit sortir après l’analyse du document par le président. Ce dernier peut prendre deux à trois jours, pour réfléchir sur la mise en œuvre des recommandations », explique Gabriel Fortuné à AlterPresse.

Martelly devrait se prononcer publiquement, d’ici le vendredi 12 décembre 2014, sur les recommandations de la commission consultative.

Selon le document, soumis à Martelly, Laurent Lamothe et Anel Alexis Joseph ont, entre le jeudi 11 et le mercredi 17 décembre 2014, pour démissionner de leurs fonctions.

« Il n’y aura pas de prolongation (du mandat des parlementaires). (…) Il y aura une convocation, à l’extraordinaire, pour le vote de la loi électorale ainsi que la ratification, le cas échéant, du (nouveau) premier ministre avant le 12 janvier (2015) », fait savoir Fortuné.

Les députés devraient être convoqués, à l’extraordinaire, entre le mercredi 17 et le mercredi 24 décembre 2014, pour voter la loi électorale de 2013, entre autres.

Durant cette même période, le Conseil électoral actuel devrait être dissous, pour céder la place à un nouvel organisme, inspiré de l’article 289 de la Constitution.

Gabriel Fortuné exhorte Martelly à appliquer les recommandations « acceptables », dit-il, du document en vue d’éviter de créer d’autres climats de tension dans le pays.

Le document appelle, par ailleurs, les partis politiques à reconnaître la ’’légitimité constitutionnelle’’ de Martelly.

Des consultations devraient être également engagées par Martelly avec le président de la chambre basse, le député de Petit-Goâve, Jacques Stevenson Timoléon, et de celui du sénat, Dieusseul Simon Desras, en vue de rendre ces décisions opérationnelles.

Des démarches devraient être, en outre, entreprises par Martelly auprès des différents partis politiques de l’opposition, pour s’entendre sur la désignation d’un nouveau premier ministre, l’identification des institutions devant désigner les nouveaux membres du Cep, la libération de tous les prisonniers politiques et l’arrêt des manifestations de rue contre le pouvoir en place.

Le samedi 6 décembre 2014, des milliers de manifestants ont défilé dans les rues du Cap-Haïtien (Nord) et à Port-au-Prince (Ouest) pour exiger le départ de l’administration politique actuelle.

La faiblesse de la commission consultative présidentielle - formée le 28 novembre 2014 et investie le 1er décembre - réside dans l’absence de comités de suivi, pour clarifier le sens du rapport pour les différents protagonistes, dans la perspective d’en écarter toute mauvaise interprétation, estime, par ailleurs, Gabriel Fortuné. [emb kft rc apr 10/12/2014 10:40]