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Haïti-Politique : Tout en souhaitant leur maintien en poste, les sénateurs préconisent des assises sur la crise pré-électorale

P-au-P, 08 déc. 2014 [AlterPresse] --- Le Sénat de la république appelle à des assises autour de la crise pré-électorale avant le jeudi 25 décembre 2014, dans un document final issu d’une retraite tenue dans un hôtel-plage au nord de la capitale.

Ces assises, qui devront prendre fin avant les fêtes de Noël, réuniraient « les grands pouvoirs de l’Etat », avec pour objectif de trouver une solution au vide institutionnel, qui risque d’exister à partir du lundi 12 janvier 2015.

A cette date, le parlement sera confronté à un problème de dysfonctionnement, faute du renouvellement des postes de la chambre des députés et de 2/3 du Sénat, un renouvellement dont les conditions opposent le président Joseph Michel Martelly et l’opposition.

Au terme de sa retraite, organisée les jeudi 4 et vendredi 5 décembre 2014, le Sénat propose la tenue d’assises autour de la gouvernance démocratique, des élections souveraines et crédibles, des revendications populaires fondamentales et du dysfonctionnement de certaines institutions républicaines.

Cette proposition tombe dans un contexte, où une commission consultative de 11 membres, formée par Martelly, doit rendre, ce lundi 8 décembre 2014, son rapport de travail de 8 jours, incluant des recommandations pour débloquer la crise.

Cette commission consultative présidentielle devait, comme marche à suivre, rassembler les propositions faites à Martelly lors d’une série de consultations de divers secteurs, du 22 septembre au 24 novembre 2014.

A travers leurs partis respectifs, les sénateurs de l’opposition avaient refusé de participer à ces échanges, sans des signaux clairs d’apaisement de la part de l’actuelle administration politique.

Deux figures des manifestations anti-Martelly sont en prison, depuis le dimanche 26 octobre 2014, sur la base d’arguties juridiques, insiste l’opposition politique.

Les vendredi 5 et samedi 6 décembre 2014, des milliers de personnes ont défilé dans les rues, à Port-au-Prince et au Cap-Haïtien (à 248 km aunord de Port-au-Prince), revendiquant en faveur du départ de l’administration tèt kale.

Ces manifestants ont également signifié leur refus de voir les sénateurs rester en poste, après le 12 janvier 2015.

Le vœu unanime de rester en poste, de la part des sénateurs qui étaient en retraite les 4 et 5 décembre 2014, a pourtant été réitéré dans le document final de la retraite.

Le Sénat se montre préoccupé par le départ des parlementaires et l’impossibilité éventuelle pour le président de gouverner, même par décrets.

Les sénateurs rappellent ce qui s’est passé en janvier 1999, quand le président René Garcia Préval a constaté la caducité du parlement, et en février 2004, quand la communauté internationale a décidé du départ du président Jean-Bertrand Aristide et du renvoi du parlement, souligne le document.

Pour éviter « à la nation l’humiliation d’une solution imposée de l’extérieur », le Sénat invite le président à « imiter la sagesse du passé », en « convoquant le parlement à l’extraordinaire », jusqu’à l’entrée en fonction d’une nouvelle législature.

14 sénateurs ont répondu présents lors de la retraite.

Neuf n’ont pas paraphé la déclaration finale, parmi eux Jean Charles Moïse, Jean William Jeanty, Steven Irvenson Benoit et Jean-Baptiste Bien-Aîmé. [kft rc apr 08/12/2014 10:20]