P-au-P, 04 déc. 2014 [AlterPresse] --- 13 structures de la société civile haïtienne mettent la commission présidentielle consultative en garde contre toute manipulation de l’exécutif, dans une déclaration en date du 02 décembre 2014 que s’est procurée l’agence en ligne AlterPresse.
Ces structures appellent la commission à ne pas se laisser manipuler, jusqu’à « porter une main sacrilège sur la Constitution et le parlement », aux fins totalitaires de « donner, par là, les pleins pouvoirs au chef de l’exécutif ».
La déclaration mentionne un certain « caractère inacceptable » des propositions, transmises à la commission par le président de la république Michel Martelly comme piste de travail.
La commission devrait rendre son rapport le 8 décembre 2014.
Dans sa tentative de synthèse de ses deux mois de consultations politiques, le président Joseph Michel Martelly a évoqué une proposition, selon laquelle la Constitution en vigueur serait « un problème à résoudre définitivement », comme « facteur principal de division dans le pays », ajoutent les signataires de la déclaration.
Cette « quatrième proposition (…) nous parait particulièrement hors de propos, voire dangereuse » estiment-ils.
Les signataires de la déclaration du 2 décembre 2014 craignent que « cette option traduise le désir de ceux, qui veulent balayer, d’un trait de plume, les acquis démocratiques que le peuple haïtien a conquis de haute lutte et au prix de grands sacrifices ».
L’actuelle administration politique du président Martelly et du premier ministre Laurent Salvador Lamothe est plutôt vue de filiation duvaliériste, dans l’opinion publique.
Dans la déclaration du 2 décembre 2014, les signataires rappellent le processus d’amendement de la Constitution du 29 mars 1987, par deux votes séparés dans deux législatures successives.
« Aucune Assemblée constituante, formée à la va-vite et sur une base partisane, ne saurait remplacer l’Assemblée Nationale », soutiennent ces organisations de la société civile haïtienne.
« Tout doit être fait pour préserver les institutions et l’ordre constitutionnel », signalent ces organisations, rappelant la place du parlement, comme « instance incontournable » dans le système démocratique d’un Etat.
La Plateforme des organisations haïtiennes de droits humains (Pohdh), le Conseil haïtien des acteurs non-étatiques (Conhane), la Solidarité des femmes haïtiennes (Sofa), l’Eglise épiscopale d’Haïti, la Confédération nationale des vodouisants haïtiens (Knva), la Fédération protestante d’Haïti (Fph), le mouvement paysan Acul ont, entre autres, paraphé la déclaration, en date du 2 décembre 2014, de mise en garde à la commission présidentielle consultative. contre toute manipulation de l’exécutif. [efd kft rc apr 04/12/2014 16:10]