P-au-P, 04 déc. 2014 [AlterPresse] --- Il est nécessaire d’établir un cadre légal régulateur des organisations non gouvernementales (Ong), vu leur utilité, notamment au cours des catastrophes naturelles, estiment beaucoup d’acteurs, des partenaires de l’État haïtien ainsi que des membres du gouvernement et de la société civile.
Le problème est posé, une nouvelle fois, au cours d’une journée d’échanges, déroulée au centre de la capitale, ce jeudi 4 décembre 2014, dans le contexte d’une restitution des résultats de travaux réalisés par le Groupe de recherche et d’appui au milieu rural (Gramir).
« Il faut que l’État ait les moyens et les outils pour corriger les écarts des Ong, suivant un cadre démocratique. La loi [devrait] corriger ces écarts pour mettre tout le monde sur la bonne voie. Il faut que les acteurs haïtiens se positionnent », insiste le Gramir.
Ce cadre légal en préparation comporte des points forts ainsi que des points faibles.
La valorisation des deux langues officielles du pays et la définition des cadres d’intervention, la valorisation des Ong d’urgence et de développement, sont parmi les points positifs.
Cependant, le peu de considération, fait, dans l’avant-projet de loi, sur les Ong impliquées dans la défense des droits humains, figure parmi les points faibles signalés.
« Si les représentants de l’État avaient pris leur responsabilité, nous n’aurions pas connu ce phénomène du pullulement des Ong », souligne le Gramir.
L’atelier du jeudi 4 décembre 2014, animé par le Gramir, entre dans le cadre de la mise en oeuvre d’un projet consistant à évaluer l’avant-projet de loi sur la régulation des Ong et à formuler des propositions en vue de parvenir à une loi.
Il es souhaitable que ces échanges permettent d’aboutir à une « loi équilibrée », fait remarquer le chargé des affaires politiques à la délégation de l’Union européenne (Ue) en Haïti, Raphaël Brigandi, présent pour le lancement du forum.
« Nous travaillons, pour l’instant, sur des régulations internes pour que les actions des Ong soient dirigées vers nos priorités », déclare Robert Labrousse, secrétaire d’État à la coopération externe.
Au lieu de la trop grande dépendance actuelle, les activités des Ong devraient contribuer à créer un pays « autosuffisant ».
Il faut commencer à penser à « un développement endogène », axé sur l’utilisation des moyens locaux pour favoriser le développement, au lieu de reposer continuellement sur l’aide des Ong, reconnaît Labrousse.
Sur le terrain, en Haïti, les Organisations non gouvernementales n’ont pas permis de couper court aux carences en matière de santé, d’alimentation, et à la dégradation de l’environnement.
Les Ong ne peuvent jouer qu’un rôle « supplétif », restent convaincus certains intervenants à l’atelier du 4 décembre 2014. [srh kft rc apr 04/12/2014 15:10]