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Haïti-Education : Des syndicats exigent la rémunération et la nomination des enseignants dans un sit-in devant le Menfp

P-au-P, 03 déc. 2014 [AlterPresse] --- Des organisations enseignantes ont réclamé le paiement des arriérés de traitements ainsi que la nomination des enseignantes et enseignants dans le système éducatif haïtien, lors d’un sit-in organisé, dans la matinée du mercredi 3 décembre 2014, devant les locaux du Ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp), a observé l’agence en ligne AlterPresse.

Le sit-in du 3 décembre 2014 a réuni plus d’une vingtaine de manifestantes et manifestants, dont des membres du Mouvement des enseignants des écoles nationales (Meen) et du Réseau des enseignantes et enseignants haïtiens (Reeh).

« Le Rehh demande le paiement des enseignants, ayant des lettres de nomination, ainsi que la nomination de celles et ceux qui travaillent sans lettres (officielles) », lit-on dans les affiches des protestataires.

« Unissons-nous pour une éducation de qualité », expose une banderole.

« Regardez dans quelle merde se trouvent les enseignants des écoles publiques », lâche un passant, l’air frustré.

L’éducation n’est plus une priorité, mais une propagande, scandent les protestataires, très remontés contre le titulaire du Ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp), Nesmy Manigat ,qui, selon eux, n’aurait pas respecté l’accord signé le 13 mai 2014 avec les organisations enseignantes.

Ce protocole, conclu entre les syndicalistes et le Menfp, concerne la prise en considération de leurs revendications, liées au paiement intégral des arriérés de traitements des enseignantes et enseignants, à la confirmation des enseignantes et enseignants ayant des lettres de nomination, ainsi que de celles et de ceux qui travaillent, depuis deux ou trois ans, dans le système éducatif national public.

Jusqu’à présent, le Menfp n’aurait pas tenu les promesses de paiement d’arriérés de traitements aux enseignants, ni de nomination de toutes les enseignantes et de tous les autres enseignants qui travaillent dans le système éducatif, dénonce Ronald Alexandre du Meen.

De plus, les cantines à l’école, les matériels didactiques, l’accès à l’eau potable font défaut dans plusieurs écoles nationales.

Plusieurs des enseignants interrogés indiquent ne pas pouvoir se rendre à l’hôpital, en cas de maladie, à cause d’une suspension de leur assurance, due « au désordre » régnant au ministère.

Cela fait plusieurs mois depuis que l’assurance des enseignants est suspendue, critique Alexandre, se demandant, dans de pareilles conditions, avec quel culot le Menfp va demander à un enseignant de venir corriger et surveiller gratuitement aux prochains examens officiels.

Il n’a jamais été question de ne pas payer les surveillants et les correcteurs, mais de leur payer en moyenne deux mille gourdes par jour (US $ 1.00 = 47.00 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes aujourd’hui), a déclaré Nesmy Manigat, lors d’une rencontre avec la commission Education du sénat, le mardi 2 décembre 2014.

Manigat écarte la possibilité d’un même traitement pour les correcteurs, qui seront rémunérés en fonction du nombre de jours de travail.

La suspension du paiement des correcteurs et des surveillants, dans le cadre des examens officiels à venir, figure parmi les mesures récentes, prises par le Menfp pour l’amélioration du système éducatif.

A travers d’autres affiches, les manifestants ont réclamé des explications, au ministère de l’éducation,sur les millions de gourdes, réalisées comme bénéfices aucours des derniers examens d’Etat (été 2014).

« Le ministère de l’éducation gère le développement social et non des bénéfices. Le ministère devrait travailler afin de donner une éducation de qualité à la population », souligne Jean Roubens François, coordonnateur (dans le département de l’Ouest) de la Coordination nationale des travailleurs en éducation pour le progrès (Conatep), lors du sit-in du 3 décembre 2014, dont la sécurité a été assurée par plus d’une dizaine d’agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh).

Une grève et une manifestation sont programmées par les syndicats enseignants, pour janvier 2015, en vue de continuer d’exiger la prise en compte de leurs revendications. [emb kft rc apr 03/12/2014 15:55]