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HaïtiWebdo, du dimanche 23 novembre au mardi 2 décembre 2014

Haïti-Conjoncture : Cache-cache entre les politiques ?

P-au-P, 04 déc. 2014 [AlterPresse] --- Comme dans un jeu de cache-cache, les dirigeants et les membres de l’opposition politique continuent de maintenir leurs positions respectives. Aucune des parties ne semble vouloir céder.

Politique

Un acte de plus

La présidence haïtienne a formé une commission de 11 membres, chargée de synthétiser les différentes recommandations faites au président Joseph Michel Martelly dans le cadre de ses 2 mois (22 septembre - 24 novembre 2014) de rencontres (consultations) avec des personnalités, issues de divers domaines sociaux.

Cette commission - composée, entre autres d’une femme, de représentants d’églises catholique romaine, anglicane et protestante (d’aucun représentant du vodou) - a un délai de 8 jours, à partir de son installation le lundi 1er décembre 2014, pour dresser son rapport.

Des doutes sont émis quant aux conclusions, qui seront formulées par ladite commission présidentielle consultative, dont la formation semble traduire un échec de l’actuelle administration politique, quant aux perspectives de solution à la crise notamment préélectorale.

Dans les éléments de propositions, rapportés par Martelly, aucune mention n’est faite des revendications de l’opposition politique exigeant son départ de la présidence du pays.

Application de l’article 136 de la Constitution (est-ce un appel à diriger par décrets, à compter du 12 janvier 2015 ?) et création d’un Conseil d’Etat pour accompagner le nouveau gouvernement, replâtrage du Conseil électoral provisoire (Cep), départ du premier ministre Laurent Salvador Lamothe et de son équipe gouvernementale, convocation d’une nouvelle Assemblée constituante, prolongation de mandat des parlementaire forment le champ des propositions, dégagées par Martelly des consultations qu’il a faites de septembre à novembre 2014.

L’opposition politique n’accorde pas plus d’importance à cette commission présidentielle consultative, qui ferait tout simplement partie du « jeu gouvernemental ».

Les États-Unis d’Amérique veulent s’enquérir des desiderata de l’opposition politique

Rencontre finalement effectuée, dans l’après-midi du mardi 2 décembre 2014, entre la diplomate Pamela Ann White, et plusieurs membres de l’opposition politique.

L’ambassadrice étasunienne a essuyé des protestations de manifestants, au terme de la rencontre déroulée au siège du parti Fusion des sociaux-démocrates (Fusion). Des jets de pierres ont été lancés.

Le bureau du premier ministre a vite fait d’émettre un communiqué, condamnant les menaces contre l’ambassadrice Pamela Ann White.

Haïti se débat dans un combat, depuis 1986, pour le respect de la démocratie. La situation actuelle commande de la concertation et de la négociation entre les Haïtiens exclusivement, aurait fait valoir l’opposition à Pamela White.

L’ambassadrice étasunienne, qui aurait mieux compris la position de l’opposition à l’actuelle administration politique, exprime son optimisme quant à des voies de sortie dans la crise actuelle.

L’ambassade étasunienne en Haïti tient des rencontres régulières avec le gouvernement, de temps à autre avec l’opposition, déclare Michel Brunache, porte-parole de Lamothe.

Entre-temps, l’opposition a rendu public un calendrier, pour le mois de décembre 2014, de manifestations hostiles au gouvernement.

Les opposants politiques comptent, notamment, se rendre devant les ambassades, canadienne et française, à Port-au-Prince, pour renouveler leurs revendications.

Au cours de la dernière journée de démonstration dans les rues, le samedi 29 novembre 2014, un petit groupe de manifestants a pu parvenir devant l’ambassade des États-Unis d’Amérique, à Tabarre (au nord-est de la capitale) pour délivrer un message de ras-le-bol.

Pour une nouvelle fois, les policiers nationaux ont lancé des gaz lacrymogènes et de l’eau contenant une substance qui a provoqué de forts picotements chez les manifestants.

Société

Des citoyens victimes lors d’un mouvement de revendications pour des services de base

Des manifestations, organisées, le lundi 1er décembre 2014, dans la ville de Ouanaminthe (Nord-Est), pour exiger la disponibilité du courant électrique dans les foyers, ont occasionné la mort, par asphyxie (après inhalation de gaz lacrymogènes), d’un bébé de 3 mois. Au moins 4 personnes ont été blessées par balles.

Le mouvement de revendications, pour le raccordement des villes de Ounaminthe et de Fort Liberté au réseau électrique établi au Parc industriel de Caracol, continue.

Parallèlement, le 1er décembre 2014, un nombre indéterminé de personnes ont été blessées par balles et des pare-brise de véhicules brisés, à l’occasion d’une mobilisation d’habitants de Cabaret (à plus d’une vingtaine de kilomètres, au nord de la capitale Port-au-Prince) pour réclamer l’accès à l’eau potable, dont ils sont privés depuis juillet 2014.

Satisfaction après l’élection de Michaëlle Jean au Secrétariat général de l’Oif

Les autorités haïtiennes saluent l’élection, le dimanche 30 novembre 2014, de Michaëlle Jean, Canadienne d’origine haïtienne, ancienne gouverneure du Canada, à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif).

Le président Michel Martelly y voit une « victoire » pour Haïti.

Michaëlle Jean, qui succède au Sénégalais Abdou Diouf, entrera en fonction le 1er janvier 2015 pour un mandat de 4 ans.

Née en Haïti, elle avait laissé le pays, à l’âge de 11 ans, en 1968, avec ses parents, qui étaient persécutés sous la dictature de François Duvalier.

Pas de crainte pour une dépréciation continue de la gourde

La gourde haïtienne ne devrait pas connaître une plus grande baisse dans les échanges, par rapport au dollar américain, valorisé d’environ 2% ces dernières semaines, tente d’assurer le gouverneur de la Banque de la république d’Haïti (Brh) ou Banque centrale, Charles Castel.

Début décembre 2014, un dollar américain s’échange à 47.00 gourdes.

Beaucoup d’agents économiques craignent, malgré tout, une plus grande dépréciation de la monnaie nationale, d’ici la fin de l’année 2014, vu les anticipations négatives résultant de la conjoncture politique.

Une réalité, qu’Haïti ne devrait pas vivre, explique Charles Castel, qui assoit sa position sur le volume de transferts d’argent, attendus de la diaspora vers les ménages dans le pays, durant les prochaines semaines. [srh kft rc apr 04/12/2014 1:10]