P-au-P, 1er déc. 2014 [AlterPresse] --- Des interrogations pèsent sur les résultats des travaux de la commission présidentielle consultative, non délibérative, de 11 membres, formée par le président Joseph Michel Martelly dans la soirée du vendredi 28 novembre 2014, selon les informations recueillies par l’agence en ligne AlterPresse.
Le Mouvement patriotique de l’opposition démocratique (Mopod) estime « regrettable que des personnalités d’une certaine crédibilité se prêtent au théâtre gouvernemental ».
Le « Mopod n’a rien à voir à cette commission », déclare le porte-parole du Mopod, Turneb Delpé, joint au téléphone par AlterPresse.
Quant aux points, sur lesquels la commission consultative devrait plancher, Delpé considère que Michel Martelly a oublié celui du départ de son administration.
Le Mopod ne compte pas lâcher ses mouvements de mobilisation, enclenchés depuis plusieurs semaines.
Les manifestations des vendredi 28 et samedi 29 novembre 2014 sont « plus qu’un succès », en termes de participation populaire, et démontrent combien « le peuple haïtien se retrouve dorénavant dans la cause », d’après Delpé qui rejette, déjà, toute idée de rencontre avec la commission consultative présidentielle.
L’éventuel succès de cette « entité » dépend essentiellement de sa capacité à jouer un « rôle d’intermédiaire entre la présidence et les partis politiques de l’opposition », affirme Rosny Desroches, dirigeant de l’Initiative de la société civile (Isc).
La « seule meilleure option » reste une rencontre directe entre Martelly et les responsables des partis de l’opposition, reste convaincue l’Isc.
Le président Michel Martelly a donné investiture, ce lundi 1er décembre 2014, au Palais national, aux 11 membres de la commission présidentielle consultative.
La cérémonie a eu lieu environ 72 heures après l’annonce de la formation de ladite commission consultative.
Cette commission présidentielle consultative devrait assurer la synthèse des données, recueillies par Martelly dans le cadre des « consultations » qu’il a engagés avec divers secteurs du 22 septembre au 24 novembre 2014.
Ladite commission a un délai de 8 jours (vraisemblablement jusqu’au 8 décembre 2014) pour présenter son rapport et faire des recommandations. Elle bénéficiera de ressoources humaines, logistiques et matérielles, à travers le secrétariat de la présidence, indique un arrêté présidentiel pris après échanges avec le conseil des ministres le 28 novembre 2014.
Un groupe de sénateurs, proche du gouvernement, met en garde contre toute recommandation, de la commission présidentielle consultative, qui évoquerait le départ du premier ministre Laurent Salvador Lamothe.
L’avocat Gérard Gourgue, l’éducatrice Odette Roy Fombrun, le politique Evans Paul, les anciens sénateurs Gabriel Fortuné et Rony Mondestin, le porte-parole de la Conférence épiscopale (catholique romaine) d’Haïti (Ceh) Mgr. Patrick Aris, un représentant de l’église anglicane Mgr. Ogé Beauvoir, le pasteur Chavannes Jeune (il n’y a aucun représentant du vodou), l’homme d’affaires Réginald Boulos, le syndicaliste controversé Paul Loulou Chéry, le représentant paysan Charles Suffrard, font partie de cette commission.
Sur un autre plan, l’ambassade étasunienne en Haïti demande à rencontrer, le mardi 2 décembre 2014, les responsables des partis de l’opposition.
D’aucuns se demandent dans quelle mesure les partis de l’opposition vont accepter de rencontrer l’ambassadrice Pamela White, représentante de la diplomatie américaine dans le pays.
Pour l’instant, aucune décision n’est arrêtée. Les responsables de ces partis devraient discuter de la demande étasunienne, dans la matinée du mardi 2 décembre, pour savoir quelle réponse donner à cette requête, suivant le coordonnateur national du parti Inite, Levaillant Louis Jeune, joint par AlterPresse.
Dans un premier temps, ces partis d’opposition ont refusé de s’entretenir, le mercredi 19 novembre 2014, avec Michel Martelly, qui avait formulé une demande similaire.
Une des demandes de l’opposition politique est la libération de plus d’une vingtaine de prisonniers politiques, incarcérés sur la base d’arguties juridiques, selon les opposants politiques.
L’Isc souhaite que la rencontre, sollicitée avec les partis d’opposition, ait lieu, qu’elle permette aux États-Unis d’écouter les préoccupations des responsables de l’opposition politique haïtienne, sans servir seulement à faire connaître la position étasunienne. [srh kft rc apr 01/12/2014 15:55]